Le directeur général de l’Algérienne des Eaux (ADE), Hocine Zair, a annoncé ce lundi un retour des coupures d’eau un jour sur deux dans certaines zones du territoire national en raison de la situation de « stress hydrique » que traverse le pays actuellement.

« Selon les données récentes publiées par l’Agence nationale des barrages, on enregistre une moyenne nationale du taux de remplissage de 44 % », fait savoir M. Zair dans un entretien accordé à la radio étatique francophone.

« Vu la situation actuelle, cela nous impose d’économiser les réserves qui existent au niveau des barrages à ce jour. Cette économie va se traduire inévitablement sur le terrain par une réduction des plages horaires de distribution afin de préserver cette denrée rare », annonce-t-il dans ce cadre.

« Concrètement, ce ne sera pas uniforme sur le territoire national et ça ne concerne pas l’ensemble des communes. Ce sera du cas par cas selon les sources de mobilisation de l’eau », indique le directeur général de l’ADE, précisant que l’alimentation en eau potable à partir des barrages représente 40 % du total.

« C’est une bonne chose, car nous avons d’autres alternatives pour alimenter la population en eau potable. C’est le cas des eaux de mer dessalées et les eaux souterraines à partir des forages qui représentent 60 % », fait-il savoir.

Évoquant le rationnement de l’eau qui va être imposé à la population, Hocine Zair a détaillé la stratégie des autorités. « Si cette situation ne s’améliore pas sur les deux mois à venir, inévitablement le H24 va passer au « quotidien » avec des plages élargies avec plus de deux heures de distribution. Les gens qui sont au ‘quotidien’ vont passer à une plage horaire de 6h jusqu’à 10 h et, dans certains cas, on est obligé de passer à un jour sur deux »

« Actuellement, le quotidien se situe entre 10 h et 18 h. Cette plage horaire de distribution va être réduite. Ça va être entre 6 h et 14 h », annonce le DG de l’ADE, soulignant que « dans certains cas où le manque d’eau ne peut pas être compensé par ailleurs, inévitablement on va passer à un jour sur deux ».

Le rationnement va commencer après le Ramadan

M. Zair a également donné plus de précisions sur les régions du pays qui seront les plus touchées par cette nouvelle politique de rationnement de l’eau. « A l’Est du pays, on est plus ou moins à l’aise parce que les réserves d’eau dépassent les 60 %. On est à 68 %. Par contre, le déficit est beaucoup plus accentué au niveau du Centre et à l’Ouest du pays », fait-il savoir.

Le directeur général de l’ADE a indiqué en outre que le rationnement de l’eau potable ne devrait être effectif qu’après la fin du mois de Ramadan. « Les instructions de la tutelle sont très claires. On va continuer à distribuer de l’eau selon le programme actuel pendant le mois de Ramadan. Il ne va donc pas y avoir de restrictions. Par contre, au début de la saison estivale et pendant la saison estivale, si la situation des réserves très basses des barrages ne s’améliore pas, on va mettre ce programme d’économie de l’eau », a affirmé M. Zair.

Évoquant l’avenir, Hocine Zaïr a également confirmé que l’Algérie va connaitre « inévitablement » des situations difficiles durant les prochaines années.

« Les changements climatiques ont bouleversé le cycle pluviométrique. On a observé ça sur les deux dernières années. On a soutiré des barrages plus qu’ils n’ont reçu d’apport pluviométrique. On doit se préparer à cette situation et nous avons les moyens de s’y préparer pour faire face à cette situation de stress hydrique », soutient le directeur général de l’ADE.

Par ailleurs, le directeur général de l’Algérienne des eaux est revenu durant l’entretien sur les coupures actuellement appliquées à Alger suite aux travaux de maintenance de la station de dessalement d’El Hamma.

« Sur Alger, on a perdu 200 000 mètres cube jour. La station de dessalement d’El Hamma est à l’arrêt pour une période de maintenance technique programmée. C’est nécessaire pour avoir cette station à pleine capacité pendant le mois de Ramadan et la saison estivale. Cet arrêt technique programmé est très important pour nous », fait savoir M. Zair.

« Cette station de dessalement d’El Hamma alimente normalement 20 communes d’Alger. On était dans l’obligation de compenser cette perte à partir du quota alloué aux autres communes d’Alger. C’est pour ça que sur Alger il y a une restriction dans la distribution. En moyenne, à partir de 20 h, l’eau est coupée et elle revient la matinée », précise Hocine Zair.

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