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Réaction au discours de Mohamed VI : l’armée annonce la couleur

Réaction au discours de Mohamed VI : l’armée annonce la couleur

Les analystes l’avaient souligné immédiatement après le dernier discours du roi du Maroc. Ce n’est pas par un simple discours, aussi mielleux soit-il, que l’Algérie peut être amenée à passer l’éponge sur les agissements de son voisin de l’ouest.

Dans un discours prononcé le 31 juillet à l’occasion de la fête du trône, le roi Mohamed VI a plaidé pour la réouverture des frontières, usant d’une rhétorique inhabituellement apaisée à l’égard de l’Algérie, et appelant notamment le président algérien à œuvrer à l’unisson au développement des « liens fraternels ».

Lire aussi : Algérie – Maroc : la fausse main tendue du roi Mohamed VI

Le discours royal intervenait quelques jours après le soutien apporté par le représentant du Maroc à « l’autodétermination du vaillant peuple kabyle » et la divulgation du scandale Pegasus, du nom d’un logiciel espion israélien que les services marocains ont utilisé pour cibler des milliers de responsables et citoyens algériens.

En attendant la réaction officielle de l’Algérie aux propositions de Mohamed VI –si réaction il y aura- le ton est annoncé par la revue El Djeich, l’organe central de l’ANP.

Dans un commentaire intitulé « L’acharnement du Makhzen contre l’unité du pays est désormais avéré », et contenu dans son numéro du mois d’août, El Djeich rappelle plutôt au Maroc le rehaussement de « son degré d’hostilité envers l’État algérien et ses institutions sur plusieurs fronts » : guerre de la drogue et des médias, propagande et guerre cybernétique, tentative de saper l’unité nationale et la stabilité du pays, alliance avec l’entité sioniste…

 « L’escalade du Makhzen dans sa politique hostile envers notre pays émane d’une volonté de se venger de l’État algérien pour ses positions immuables qui rejettent tout marchandage et toute concession quant à ses principes (…) mais aussi pour avoir toujours été aux côtés des peuples opprimés et sa défense des causes justes, à l’exemple de la cause sahraouie », écrit la revue de l’armée.

L’auteur du commentaire estime que le « comportement infantile » du Makhzen et ses attaques récurrentes » contre l’Algérie, visent à exporter les crises internes et « couvrir l’échec du régime marocain à faire face aux graves défis qui menacent son devenir ».

« La main de Satan »

Cette stratégie vise aussi « à servir les ambitions et la thèse du lobby sioniste enraciné dans les rouages du pouvoir à Rabat, et soutenu par les cercles décisionnels dans d’autres capitales, au point où c’est cette « main de Satan » qui trace sa politique, oriente sa boussole diplomatique et lui concocte des recettes qui ne font que le plonger dans la fuite en avant », lit-on encore.

Pour El Djeich, le Makhzen marocain tente de « saper l’unité nationale et la stabilité de notre pays » par « la guerre médiatique et la propagande malveillante qui présentent un sombre tableau de la situation de notre pays ».

Afin de « semer le doute dans l’esprit des Algériens », accuse encore la revue de l’ANP, le Maroc utilise «  certains traîtres, agents et pseudo opposants, pour susciter des troubles internes dans notre pays, en leur accordant toute l’aide nécessaire et en les finançant ».

À propos du scandale Pegasus, El Djeich rappelle que dans les relations internationales, cet acte du Maroc est « illégal » et constitue une « grave » et « dangereuse dérive », de nature à « saper le climat de confiance qui devrait régner entre les responsables et les représentants des États ».

Tout comme il révèle « combien le régime du Makhzen est dangereux pour la sécurité et la stabilité au Maghreb et en Afrique en général, tant il s’inscrit dans le prolongement d’une politique marocaine imprudente visant de nombreux pays européens et africains ».

Dans le commentaire, il est également souligné que la « campagne acharnée visant à inonder notre pays de toutes sortes de drogues », et que le Maroc « tente en vain d’utiliser comme arme », se poursuit et brise « le rêve des peuples de la région dans l’édification de l’union du Maghreb », conclut El Djeich.

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