A Munich, les deux dernières confrontations avec le Real ont laissé un goût amer: en 2014 et 2017, les Madrilènes sont sortis vainqueurs à chaque fois, à l’issue de scénarios cauchemardesques pour le Bayern.
Depuis leur première rencontre en Coupe d’Europe des clubs champions en 1976, les deux géants se sont rencontrés 12 fois, dont une fois en phase de poules (2000) mais, étrangement pour deux clubs qui comptent 17 trophées à eux deux, jamais en finale.
Sur leurs 11 rencontres à élimination directe, le bilan est très légèrement en faveur du Real, qui a éliminé six fois le Bayern, et a été bouté cinq fois hors de la compétition par les Munichois.
Mais pour les supporteurs bavarois, c’est le passé récent qui compte. Et qui fait mal.
– 2014: l’humiliation de Munich –
Cette saison-là, le Bayern aborde la compétition en tenant du titre, après son triomphe de la saison précédente en finale contre Dortmund. La demi-finale contre le Real Madrid est évidemment un choc royal.
Le Bayern limite les dégâts au match aller, ne s’inclinant que 1-0 à Santiago Barnabeu. Le retour est catastrophique. A la pause, Madrid a déjà marqué trois fois: Sergio Ramos a réussi un doublé précoce, deux buts de la tête aux 16e et 20e minutes. Et Cristiano Ronaldo a cloué le cercueil à la 34e minute.
Devant son public médusé, le Bayern ne parvient même pas à sauver l’honneur, et « CR7 » s’offre lui aussi un doublé à la dernière minute, d’un superbe coup franc direct. 4-0: C’est la plus lourde défaite du Bayern en 24 matches européens contre le Real.
– 2017: Mortels cartons rouges –
La saison dernière, le Bayern de Carlo Ancelotti est encore en course pour le triplé au moment de recevoir le Real, en quart de finale cette fois. A l’aller, Vidal ouvre le score à la 25e minute. Mais le Chilien, éphémère héros du match, va gâcher la fête: juste avant la pause, il rate un penalty en envoyant la balle au-dessus du but de Navas.
Au retour des vestiaires, Ronaldo égalise (47e). Puis Javi Martinez, qui joue en défense centrale, est exclu pour un deuxième carton jaune à l’heure de jeu. A dix contre le grand Real, le Bayern concède un deuxième but de Ronaldo et s’incline à domicile 1-2.
Au retour, les Bavarois réussissent l’exploit de refaire leur retard, et s’imposent 2-1 en Espagne dans le temps réglementaire. Mais cette fois, c’est Vidal qui est exclu à la 84e minute, sur un deuxième carton jaune très contestable. En prolongation, Ronaldo marque deux fois (dont une fois en position de hors-jeu) et Asensio porte le score à 4-2. Le Real se qualifie pour la finale.
« Nous avons eu la poisse pour cette élimination », estime Robert Lewandowski, « mais on n’en parle plus dans l’équipe. Il faut savoir faire une croix dessus, en parler tout le temps n’apporte rien ».
Seuls les vrais fans du Bayern se souviennent que, à 11 contre 11, le « Rekordmeister » avait bel et bien battu le Real, puisque les Merengue ont marqué quatre de leur six buts en supériorité numérique.
« On s’est fait baiser (sic)! », avait lancé Rummenigge, furieux contre l’arbitrage après le match retour.