A Teleghma, dans la wilaya de Mila, grand bassin de production d’ail en Algérie, les agriculteurs peinent à trouver de la main d’œuvre locale.
Les jeunes algériens rechignent à travailler dans les champs pour récolter l’ail dont c’est la saison. Pour pouvoir maintenir leurs activités, les agriculteurs de la région doivent faire appel à la main-d’œuvre subsaharienne, notamment pour la récolte d’ail.
La présence de migrants, de nationalités malienne, nigérienne ou autre, est une véritable aubaine pour eux, alors que les jeunes algériens rechignent à récolter de l’ail dans les plaines de Teleghma, bassin de production de cette plante en Algérie.
“S’ils n’étaient pas là, on ne trouverait pas de main d’œuvre », témoigne un producteur d’ail au micro de la chaîne spécialisée El Faleh.
Contrairement à la main-d’œuvre algérienne, les migrants subsahariens ne ménagent pas leur peine au moment de la récolte, a indiqué un autre agriculteur. « Ils sont payés à 8000 dinars le quintal et peuvent gagner jusqu’à 10.000 dinars par jour. Les nôtres (les travailleurs algériens) ne travaillent pas plus de deux heures. S’ils arrivent à 6h, il faut qu’à 8 heures ils rentrent chez eux. Or, l’ail il faut le récolter rapidement, sinon il va pourrir sous terre”, a-t-il expliqué.
Une production d’ail en hausse
Cette année, la région de Mila a enregistré une hausse de la production d’ail dont les prix peuvent atteindre les 1.000 dinars en hiver.
“La superficie dédiée à cette culture a augmenté un petit peu par rapport aux années précédentes. Elle a atteint les 2.500 hectares”, s’est réjoui un producteur d’ail de la région.
Mais outre le manque de main d’œuvre, les producteurs locaux doivent faire face à de nombreux problèmes, et notamment l’insuffisance des moyens et d’outils agricoles modernes pour la récolte de l’ail.
“Nous utilisons des engins traditionnels que nous avons fait faire nous-mêmes. Ils nous aident et nous permettent de travailler. Nous n’avons pas les appareils qui permettent de couper et attacher l’ail. Ils coûtent trop chers”, a regretté un producteur d’ail.
Ce dernier a pointé un autre problème. “Les producteurs ne peuvent pas stocker leurs récoltes. C’est les commerçants qui s’en chargent. Ils ont les moyens de le faire. Les producteurs stockent 2 à 3 % de la production, alors que ça devrait atteindre les 30 ou 40 %”, a-t-il dit.