Économie

Réforme des assurances en Algérie : 4 propositions de Hassen Khelifati

L’Algérie a lancé une vaste réforme de son secteur des assurances qui risque de rendre difficile l’accès à son marché aux assureurs étrangers.

Une première ébauche du projet de loi a été présentée mercredi lors de la réunion du Conseil des ministres, mais le président de la République Abdelmadjid Tebboune a demandé au gouvernement de revoir sa copie.

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Dans la foulée, il a tracé les grandes lignes et défini sa vision du secteur des assurances qu’il considère comme étant « étroitement lié à la souveraineté nationale ». Le président Tebboune a demandé à ce que le projet de loi sur les assurances soit « exempt de lacunes pour éviter les méthodes utilisées par le passé au détriment du trésor public ».

Il a demandé à ce que le texte prévoit un mécanisme de « contrôle en permanence et périodiquement l’activité des sociétés d’assurances », d’accorder la « plus grande importance aux services et non à la collecte de fonds par les méthodes faciles et le gain rapide », d’« élargir les domaines d’assurances pour inclure d’autres spécialités », et d’inclure une « exigence de résidence sur le sol algérien pour les propriétaires de sociétés d’assurances ».

Ce que propose Hassen Khelifati, PDG d’Alliance assurances

Contacté par TSA, le PDG d’Alliance assurance propose trois points à prendre en compte dans le projet de loi sur la réforme du secteur des assurances en Algérie. « Depuis le lancement de cette réforme, nous avons proposé en tant qu’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR) plusieurs mesures », explique d’emblée Hassen Khelifati.

Le patron d’Alliance assurances avance trois principales mesures à prendre en compte dans l’élaboration du projet de loi sur les assurances.

La première est la « création d’une Autorité de régulation indépendante pour prendre en charge le contrôle du secteur, en toute dépendance de tous les autres secteurs ». La deuxième proposition de Khelifati est de rendre « obligatoire l’utilisation de toutes les capacités nationales d’assurance ».

« Je propose l’instauration et l’obligation de la coassurance pour les grands risques et ce avant d’aller sur le marché international et ce pour utiliser les capacités nationales, réduire la facture des devises transférées à l’étranger pour la réassurance et permettre à toutes les compagnies algériennes de gagner de l’expertise dans la gestion de ce type de risques », développe-t-il. Ces transferts qui sont opérés par les assureurs algériens peuvent atteindre 200 millions de dollars par an, selon lui.

La troisième mesure est l’encouragement des assureurs algériens à « utiliser des logiciels de gestion des compagnies qui ont été développés localement par des entreprises algériennes », ce qui pourrait réduire, selon lui, le recours aux systèmes ERP étrangers et les transferts de devises.

« Nous avons des capacités nationales capables d’accompagner les assureurs dans le développement des logiciels locaux. Alliance assurances et d’autres assureurs utilisent des systèmes ERP développés localement », explique Hassen Khelifati.

La quatrième proposition de Hassen Khelifati est relative au « développement de nouveaux produits d’assurance ainsi que la prise en charge dans le projet de loi des nouvelles spécialités qui sont liées aux défis climatiques comme la sécheresse, les inondations, les incendies et autres risques qui sont nouveaux en Algérie ».

Hassen Khelifati cite aussi les startups, l’exportation, et le commerce électronique.

En 2023, le secteur des assurances a réalisé un chiffre d’affaires de 169,6 milliards de dinars en hausse de 3,5 % par rapport à 2022, a indiqué jeudi 28 mars le Conseil national des assurances (CNA).

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