Le déroulement des épreuves du Baccalauréat, qui ont débuté le dimanche 12 juin en Algérie, relance le débat sur la réforme de cet examen, la lutte contre la fraude et le blocage d’Internet.
Et cette année, de l’avis du porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), les sujets proposés aux élèves sont “abordables.
“Les sujets sont abordables pour un élève moyen. À notre connaissance, et selon les données que nous avons jusqu’ à présent, il n’y a pas eu de problème majeur. Nous n’avons pas recensé d’erreurs dans les énoncés, ni de questions hors sujets ou en dehors du programme enseigné au cours de l’année. La plupart des questions relevaient des cours du premier et deuxième trimestre“, a déclaré aujourd’hui à TSA M. Messaoud Boudiba, le porte-parole du Cnapeste.
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Sur l’organisation des épreuves du Bac, il a estimé “qu’à priori, il n’y a pas eu réellement de problème, si ce n’est la problématique des coupures d’Internet“.
“Ces actions ne servent pas à grand-chose”
Pour lutter contre d’éventuelles fraudes et fuites de sujets, la connexion Internet est fortement perturbée en Algérie depuis le début des épreuves du Bac et ce pour la 6e année consécutive.
Pour Boualem Amoura, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), “cette mesure n’est pas justifiée“.
“Ces actions ne servent pas à grand-chose. Pour preuve, bien qu’il y ait ces coupures, tous les jours, nous apprenons qu’il y a des triches dans telle ou telle wilaya. Ces mesures ne permettent donc pas d’éradiquer ce phénomène“, a-t-il dit dans une déclaration à TSA.
Un avis partagé par le porte-parole du Cnapeste. “Les coupures d’Internet ne sont pas justifiées. Quand on coupe Internet, cela veut dire qu’il y a des réseaux extérieurs qui travaillent pour essayer de perturber l’examen de l’intérieur“, a-t-il dit. Selon lui, Il faudrait, avant tout, “identifier, suivre et contrôler ces réseaux“.
“Si le problème était de couper la communication entre l’intérieur des centres d’examen et l’extérieur, il aurait suffi d’utiliser des appareils qui brouillent le signal et les réseaux au niveau des centres d’examens seulement. Nous avons les moyens de le faire. Et d’un point de vue économique, pour notre pays, ce serait beaucoup plus avantageux“, a déclaré M. Boudiba.
Pour le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation, “la solution est ailleurs” pour lutter contre la fraude au Bac. “Utiliser seulement des actions de rétorsion et de dissuasion ne suffit pas. Il faut des actions pédagogiques, et surtout, se poser la question de la cause de cette fraude. Pourquoi les élèves cherchent-ils à copier. Il faut chercher la relation de cause à effet“, a-t-il déclaré.
“Il faut aller vers des actions et des remèdes pédagogiques et revoir l’organisation officielle de l’examen du baccalauréat“, a estimé Boualem Amoura.
La réforme du Baccalauréat
Annoncée il y a quelques années, la réforme du bac en Algérie peine à voir le jour. Elle prévoyait, entre autres, la prise en compte des résultats des 2e et 3e années secondaires et la réduction du nombre de jours des épreuves de 5 à 3 jours.
“Il y a quelques années, nous avons travaillé sur ce dossier et nous sommes arrivés à un consensus, notamment pour l’organisation du Bac en trois jours ou trois jours et demi. Mais malheureusement, les décisions et les résolutions de la commission qui a travaillé n’ont pas été appliquées“, a regretté le secrétaire général du Satef.
Avant de souligner : “Soumettre des élèves à un stress quotidien, jour et nuit, pendant cinq jours, ce n’est pas possible. Il faut impérativement revoir l’organisation du Bac“.
De son côté, Messaoud Boudiba, a indiqué qu’il était “impératif” de réformer l’enseignement secondaire. “Il faut commencer, avant toute chose, par la réforme du palier secondaire. La réforme du Bac viendra après. C’est la dernière étape de la réforme du secondaire“, a-t-il déclaré.
“On appelle à une réforme du bac, mais aussi de tous les autres examens. Nous plaidons pour une refonte complète du système éducatif “, a conclu à ce sujet le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation.