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Refoulement de migrants arabes : « C’est une question de sécurité nationale »

Refoulement de migrants arabes : “C’est une question de sécurité nationale”

La décision du gouvernement de ne pas permettre l’entrée en Algérie de migrants arabes à travers les frontières du Mali et du Niger est « irréversible », a annoncé, Hacène Kacimi, directeur en charge de la Migration au ministère de l’Intérieur, dans une déclaration à TSA Arabi.

Selon lui, l’Algérie a accueilli plus de 50.000 syriens pour des considérations humanitaires et en raison de la situation difficile en Syrie. « Mais quand certains migrants commencent à constituer un danger pour la stabilité du pays, l’Algérie doit bouger. L’Algérie fait face aujourd’hui à l’arrivée de migrants de Syrie, du Yémen et de Palestine, empruntant des parcours assurés par des groupes armés », a-t-il affirmé.

Hacène Kacimi a critiqué la Ligue algérienne de la défense des droits de l’homme (LADDH) qui a reproché aux autorités algériennes d’avoir reconduit aux frontières des migrants palestiniens et syriens. La LADDH se serait basée, selon lui, sur des données imprécises.

« Avant de lancer des accusations, il faut se poser une question : sommes-nous devant une problématique migratoire ou devant des terroristes qui se cachent sous une couverture humanitaire pour pénétrer en Algérie ? Les migrants arabes passent par plusieurs pays comme la Turquie, l’Égypte, le Soudan, la Mauritanie, le Mali et le Niger, sans demander d’asile politique. Quand on est menacé, on s’installe dans le premier pays où l’on arrive. Il y a des parties inconnues qui financent des cercles terroristes », a-t-il accusé.

« Déplacement forcé »

Selon lui, les ONG, qui critiquent l’Algérie, s’adonnent à un jeu dangereux dans le cas des Syriens. « Ce n’est plus une question de migration, mais de sécurité nationale. L’Algérie a marqué sa solidarité avec le peuple syrien dans les périodes difficiles, au moment où ceux qui ont fui leurs responsabilités humanitaires à l’époque, veulent, aujourd’hui, faire condamner l’Algérie et l’accuser de refouler de force des migrants », s’est-il indigné.

Ce mercredi matin, une source sécuritaire algérienne affirmait à TSA, que l’Algérie a décidé de refouler de manière systématique tous les migrants arabes tentant d’accéder au territoire national à partir des frontières sud, avançant un « risque djihadiste » accru.

D’après la LADDH, une cinquantaine de migrants syriens, retenus au centre d’accueil de Tamanrasset, ont été reconduits vers le Niger les 25 et 26 décembre 2018.

La Ligue a dénoncé ce qu’elle a appelé « le déplacement forcé » ciblant des personnes ayant demandé le statut de réfugié et la protection à l’Algérie.

Ce mercredi 2 janvier, la LADDH a, dans un autre communiqué, précisé que le refoulement de Tamanrasset s’est fait en coordination avec les services consulaires du Niger « pour les procédures administratives », et après information du bureau du HCR à Alger.

Les services de sécurité algériens, selon la Ligue, soupçonnent des réseaux internationaux d’œuvrer pour envoyer en Algérie, à travers les frontières sud, d’« anciens combattants » de Syrie, du Yémen et d’Irak, en passant par la Turquie, la Jordanie, l’Égypte, l’Éthiopie, le Soudan, le Tchad et le Niger. Dernièrement, et d’après un décompte de la LADDH, 53 palestiniens, 47 syriens et 17 yéménites ont été refoulés par le poste frontalier d’In Guezzam, au sud de Tamanrasset.

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