Au sixième jour de l’offensive lancée par la Russie contre l’Ukraine, plusieurs villes ukrainiennes se sont réveillées ce mardi sous les bombardements russes. La capitale du pays retient son souffle.
En effet, depuis quelques heures, un important convoi russe, de plusieurs dizaines de kilomètres, est stationné aux portes de Kiev faisant craindre le pire.
Dans le même temps, les forces russes mènent l’assaut dans d’autres villes du pays et notamment à Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine, où huit personnes ont été tuées aujourd’hui par une frappe aérienne russe, ont annoncé les autorités ukrainiennes
Un important convoi russe en route vers Kiev
Des images satellites prises ce mardi matin montrent un important convoi russe se diriger vers Kiev. Selon la société d’imagerie Maxar, il serait composé “de dizaines de blindés, de chars et de pièces d’artillerie et ferait environ 65 kilomètres de long”. “La Russie regroupe ses forces en vue d’un assaut imminent sur Kiev et d’autres grandes villes du pays”, a indiqué ce mardi l’état-major de l’armée ukrainienne.
La tour de télévision de Kiev visée par une frappe russe
La tour de télévision de Kiev a été la cible ce mardi après-midi d’une frappe russe. Une attaque qui a fait cinq morts et cinq blessés, a annoncé le service d’Etat ukrainien pour les situations d’urgence. La diffusion des chaînes de télévision ukrainiennes a par ailleurs été interrompue. “Les chaînes ne vont pas fonctionner pendant un certain temps”, ont souligné les autorités ukrainiennes
« Faites attention à votre discours, messieurs ! »
Le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire a affirmé ce mardi matin sur Franceinfo que la France mène une « guerre économique à la Russie”. Une déclaration qui a suscité de nombreuses critiques et fait réagir l’ancien président russe, Dmytri Medvedev et actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie.
“Un ministre français a dit aujourd’hui qu’ils nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours, messieurs ! Et n’oubliez pas que les guerres économiques dans l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles”, a posté l’ancien président russe sur ses réseaux sociaux.
Bruno Le Maire s’est depuis rétracté et est revenu sur ses propos, qu’il a jugés lui-même “inappropriés”.
“Le terme de guerre utilisé ce matin sur France Info était inapproprié et ne correspond pas à notre stratégie de désescalade. Nous ne sommes pas en conflit contre le peuple russe”, a-t-il déclaré ce mardi après-midi à l’Agence France Presse (AFP).
Des centaines de milliers de réfugiés
Depuis le début de l’offensive russe, plus de 660 000 personnes fuyant l’Ukraine ont afflué vers les pays voisins, a annoncé le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ce mardi. Un chiffre qui augmente de façon « exponentielle », a souligné le HCR.
Des réfugiés victimes, parfois, de racisme et de discrimination. En effet, des réfugiés africains ont affirmé sur les réseaux sociaux, vidéos à l’appui, avoir été empêchés de pénétrer en Pologne, principale destination des réfugiés, par les gardes-frontières ukrainiens en raison de leur couleur de peau.
Selon le média britannique “The Independant“, cette discrimination n’arrive pas « seulement aux Noirs mais aussi aux Indiens, aux Arabes et aux Syriens”.
Pluie de sanctions occidentales
Depuis le début de la guerre, les sanctions économiques à l’encontre de la Russie pleuvent. L’Union européenne et les Etats-Unis ont décidé de limiter drastiquement l’accès des banques et grandes entreprises russes aux marchés de capitaux européens et ont, entre autres, exclu la Russie du système bancaire Swift.
Des pays de l’UE ont fermé leur espace aérien aux compagnies russes. En retour, la Russie a commencé à interdire le survol de son territoire aux avions liés à ces pays.
Les sanctions à l’encontre de la Russie touchent également les compétitions sportives internationales. Le pays est exclu de la prochaine Coupe du monde de football, prévue au Qatar, a annoncé la FIFA lundi 28 février.
De son côté, le Comité international olympique (CIO) a recommandé, lundi dernier, de bannir les Russes et les Bélarusses des compétitions sportives tandis que l’organisation du Mondial-2022 masculin de volley-ball, prévu en août prochain, a été retirée à la Russie.
Il est à noter que les Russes sont bannis de toutes les compétitions d’athlétisme « dans un avenir prévisible et avec effet immédiat », a annoncé ce mardi la fédération internationale World Athletics.
La menace nucléaire
Vladimir Poutine a brandi, dimanche 27 février, la menace nucléaire et a ordonné à son ministre de la Défense de mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en alerte. Réelle menace ou coup de pression médiatique ? Les Etats-Unis ont relativisé et ont assuré ce lundi n’avoir constaté aucun mouvement « concret » au lendemain de la déclaration choc de l’homme fort du Kremlin.
L’Agence internationale de l’énergie atomique a mis en garde, ce mardi, contre le risque d’un incident nucléaire en Ukraine qui mettrait “en danger le pays ( l’Ukraine) mais aussi le reste du monde”.