L’Algérie fait face à un rebond de la pandémie de Covid-19, avec 350 nouveaux cas positifs en moyenne en 24 heures, alors que des hôpitaux refusent toujours d’hospitaliser des malades, faute de lits.
Si le Delta reste majoritaire, le nouveau variant Omicron continue de se propager. Il représente selon le Dr Fawzi Derrar, DG de l’Institut Pasteur d’Algérie, 10% des cas positifs confirmés en Algérie. Dans un contexte de hausse des contaminations, des hôpitaux continuent de refuser des malades infectés par le Covid-19, prétextant un manque de lits.
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« Les unités de réanimation affichent déjà complets alors nous sommes au début de la 4e vague. Nous trouvons de plus en plus de difficultés à hospitaliser les malades notamment à Alger et Blida », a indiqué ce lundi le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique, dans un entretien à TSA.
Le constat établi par le ministre de la Santé n’est pas différent. Lors d’une réunion par visioconférence avec les directeurs de santé des wilayas et les directeurs des établissements hospitaliers, Abderrahmane Benbouzid n’a usé de langue de bois pour rappeler à l’ordre les directeurs d’hôpitaux.
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Il a critiqué à nouveau le « refus persistant de certains établissements hospitaliers d’accueillir des patients sous prétexte qu’il n’y a pas de places ». Le Pr Benbouzid, qui a déjà dénoncé ces comportements, ne se contente pas de critiquer. Il a affirmé que les « mesures nécessaires seront prises à leur encontre », selon un communiqué du ministère de la Santé.
Benbouzid menace
Le 20 décembre, le ministre de la Santé a révélé qu’au plus fort de la troisième vague qui avait frappé l’Algérie l’été dernier, des malades ont été renvoyés par des hôpitaux, sous le faux prétexte de manque de lits. « Je le dis je répète. Je ne veux pas qu’un malade soit renvoyé d’un hôpital», a-t-il lancé.
Deux semaines après, la situation n’a pas changé. Ce lundi, le ministre de la Santé est revenu à la charge, en affirmant que les responsables des établissements hospitaliers sont dans « l’obligation » de trouver des lits, même dans d’autres hôpitaux, pour des malades Covid, « tout en s’assurant qu’ils soient transportés dans une ambulance. »
Le Pr Benbouzid a demandé aussi l’accélération de la mise en place d’une cellule d’écoute avec une équipe de garde et d’un numéro de téléphone au niveau des directions de la santé pour répondre aux préoccupations des citoyens 24 heures sur 24. Il a réclamé aussi la libération des « lits vacants au niveau des établissements hospitaliers de manière progressive et en fonction de la situation épidémiologique de chaque wilaya ».
Enfin, il a demandé d’assurer de garantir le fonctionnement d’un certain nombre de services médicaux d’une grande importance pour le citoyen tels que la gynécologie, la réanimation, la chirurgie générale, les urgences et la pédiatrie.