Le président Bouteflika opère depuis fin juin un vaste « remaniement » ou « mouvement » au plus haut niveau des forces de sécurité ainsi que des forces armées du pays, avec notamment le limogeage de la majorité des commandants des Régions militaires ainsi que plusieurs responsables sécuritaires. Retour sur ces changements opérés à quelques mois des élections présidentielles et d’un cinquième mandat annoncé.
La vague de changements débute le 26 juin dernier, lorsque le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, est démis de ses fonctions. Alors qu’il occupait son poste depuis 2010, le général Hamel est remplacé par le colonel Mustapha Lehbiri, qui occupait le poste de directeur général de la Protection civile depuis 2001.
Moins de dix jours plus tard, le commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Menad Nouba, est limogé de son poste qu’il occupait depuis 2015. Le général Ghali Belekcir est installé le 4 juillet comme nouveau commandant de la Gendarmerie nationale.
| LIRE AUSSI : Deux nouvelles nominations au ministère de la Défense nationale
Le 17 août 2018, les commandants de la 1ère et de la 2e Régions militaires sont simultanément démis de leurs fonctions.
Le général-major Lahbib Chentouf, qui dirigeait la 1ère Région militaire (Blida) depuis 2004, est remplacé par le général-major Ali Sidane qui occupait jusque-là le poste de directeur de l’académie militaire (AMIA) de Cherchell.
Le commandant de la 2e Région militaire (Oran), le général-major Said Bey, est également démis de ses fonctions qu’il occupe depuis 2004 et remplacé par le général-major Meftah Souab. Le général-major Meftah Souab était depuis 2015, le commandant de la 6e Région Militaire (Tamanrasset).
Cinq jours plus tard, le 22 août, le patron de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), le général-major Mohamed Tireche dit Lakhdar, est démis de son poste qu’il occupait depuis 2013. Il est remplacé par Othmane Belmiloud, alias Kamel Kanich, qui dirigeait jusque-là le Centre principal militaire d’investigation (CPMI).
| LIRE AUSSI : Changements à la police et à la gendarmerie : à quoi obéissent-ils ?
Le même jour, le général Benattou Boumediene est limogé de son poste de Contrôleur général de l’armée et est remplacé par le général-major Hadji Zerhouni. Ce dernier occupait jusque-là le poste de Directeur central de l’intendance.
Le 27 août, le général-major Ahcène Tafer, commandant des Forces terrestres de l’ANP depuis 2004, est limogé. Il est remplacé par le général-major Saïd Chenagriha, qui occupait depuis 2004 jusque-là le poste de commandant de la 3e Région Militaire (Béchar). Aucun successeur n’a pour l’heure été nommé à la tête de la 3e Région militaire.
| LIRE AUSSI : Limogeage de responsables : pourquoi il ne faut pas tirer de conclusions hâtives
La même journée, le commandant de la 4e Région Militaire (Ouargla), le général-major Abderrazak Cherif, est démis de ses fonctions. Il est remplacé à la tête de la 4e Région par le général Hassan Alaïmia.
Laissé vacant par le général-major Meftah Souab, le poste de commandant de la 6e RM sera pour sa part occupé par le général-major Mohamed Adjroud.
Dans l’état actuel des choses, seul le commandant de la 5e Région Militaire (Constantine), le Général-major Ammar Athamnia, est maintenu à son poste. Un poste qu’il occupe depuis 2015 en succession au général de corps d’Armée Ben Ali Ben Ali, qui avait été nommé à la même période commandant de la Garde républicaine.
| LIRE AUSSI : Gaid Salah, l’homme fort, droit dans ses bottes