Après une crise diplomatique qui a duré plus de trois mois, le dégel des relations entre l’Algérie et la France est officiellement proclamé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune.
Le 3 octobre, la révélation des propos tenus deux jours plus tôt par le président Emmanuel Macron sur le « système politico-militaire algérien » et l’existence de l’Algérie en tant que nation avant l’invasion française en 1830, avait plongé les relations entre les deux dans un froid glacial.
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Plus de trois mois après, les choses sont revenues à la normale entre les deux pays. « Il y a un dégel dans les relations » entre l’Algérie et la France, a déclaré le président Tebboune dans un entretien à des médias algériens, diffusé mardi soir par la Télévision algérienne.
« L’Algérie est un pays incontournable pour l’Afrique et une puissance africaine avérée », a-t-il dit, en réponse à une question sur son récent entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron.
Abdelmadjid Tebboune, qui avait conditionné le rétablissement des relations entre les deux pays par le respect de l’Etat algérien, a insisté sur la nécessité d’une « entente » basée sur le respect mutuel.
Il a expliqué toutefois qu’il ne pouvait pas « dire plus que cela dans le souci de ne pas influencer sur le processus électoral en France ».
« De manière générale, les choses se sont tassées », a assuré le président Tebboune, en soulignant les résultats « très positifs » ayant couronné la récente réunion tenue à Alger entre une délégation française conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères français avec une délégation conduite également par le SG du ministère algérien des Affaires étrangères.
Les relations avec le Maroc se sont « aggravées »
Tebboune a ajouté que « les choses commencent à prendre une autre direction ». Dans la foulée, il a évoqué le « geste » du président Emmanuel Macron qui a rendu hommage aux victimes des manifestations pour la paix et contre l’OAS en Algérie, le 8 février 1962, réprimées dans le sang à la station de métro Charonne à Paris, par le préfet de police, Maurice Papon.
Si tout le courant est bien rétabli entre l’Algérie et la France après une grave crise diplomatique qui a duré trois mois, ce n’est pas le cas avec le Maroc. Au contraire, le président Tebboune a affirmé lors de la même rencontre que la situation s’est détériorée avec le voisin de l’ouest.
Les choses avec le Maroc « n’ont pas changé depuis le début de la crise, pis elles sont aggravées », a-t-il dit. « Actuellement, le Maroc s’appuie sur la propagande et les fake-news avec le soutien d’Israël », a-t-il dénoncé.
Abdelmadjid Tebboune a toutefois minimisé l’impact de cette guerre sur l’Algérie, en soulignant le citoyen algérien qui était conscient que « tout ce qui porte atteinte à l’unité nationale et tente d’attaquer l’Armée et tout ce qui vise à inventer des problèmes entre le Président et l’Armée etc. viennent de l’appareil de propagande mobilisé par le voisin contre l’Algérie, et soutenu par Israël ».