Pour le professeur Belgacem Hebba, titulaire de plus 500 de brevets d’inventions aux Etats-Unis, estime que la langue anglaise est mieux appropriée pour la recherche notamment dans le domaine technologique.
« Je maîtrise le français et l’anglais, toutefois jamais dans ma carrière de chercheur je n’ai utilisé le français. Une fois, je me suis rendu en France pour animer une conférence, les organisateurs m’ont demandé de la faire en anglais », souligne M. Hebba dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Le chercheur précise toutefois qu’il n’est pas un adepte du monolinguisme. « Il ne s’agit pas d’éliminer une langue par une autre » dit-il en réponse au débat suscité en Algérie par le remplacement du français par l’anglais comme langue d’enseignement à l’université. Le professeur Hebba considère une langue comme « un outil de travail ».
L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tayeb Bouzid, avait lancé le débat autour de la question du remplacement du français par l’anglais à l’université, en initiant un sondage -non représentatif- au sein de la communauté estudiantine invitée à choisir sa préférence pour l’une des deux langues. Une majorité d’étudiants s’étaient exprimés en faveur de l’anglais.
Cette question, qui a été soulevée en plein hirak, a été critiquée par l’éminent professeur en linguistique Abderrazak Dourari à la fois en raison du timing choisi mais surtout à cause de la difficulté de rendre faisable une telle décision.
« Cette problématique qui est posée aujourd’hui est vraiment malvenue. Cette histoire de substitution est absolument aberrante y compris au niveau neurolinguistique. Nous n’avons pas d’enseignants, on les forme de moins en moins. Le département d’anglais (université d’Alger) a été bloqué pendant plus de deux ans à cause justement d’un manque d’enseignants », avait-il déclaré à TSA.
Le professeur Dourari a plaidé pour le plurilinguisme à l’université. « Les Algériens et en particulier les universitaires manquent de maîtrise de toutes les langues. Il est urgent que l’universitaire à ce niveau-là maîtrise l’arabe, le français, l’anglais et peut-être même l’espagnol. Ce n’est pas normal qu’un universitaire soit un monolingue », ajoutait-il.