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Rencontre avec Lila Borsali, la star de la musique andalouse

Rencontre avec Lila Borsali, la star de la musique andalouse

En Algérie, elle est l’une des interprètes de musique arabo-andalouse les plus en vue. Lila Borsali, c’est à la fois l’élégance, l’intelligence, le raffinement et le professionnalisme.

Cinq albums, une émission télé et des concerts à travers l’Algérie et à l’étranger font de Lila Borsali un nom incontournable de la musique andalouse.

Le mois de Ramadan n’a pas été de tout repos pour Lila Borsali. « J’ai enchaîné plusieurs concerts en soirée à Alger, Annaba, Oran et Tlemcen », confie-t-elle à TSA. La chanteuse fait une pause chez ses parents à Tlemcen, avant de repartir vers d’autres horizons.

Lila Borsali est née à Alger en 1976. Son papa était pharmacien et sa maman professeur de français. Puis la famille a déménagé à Nedroma avant de poser ses valises à Tlemcen. La musique andalouse, elle a baigné dedans depuis sa plus tendre enfance. « Mes parents étaient de vrais mélomanes. Ils écoutaient de la musique andalouse partout, à la maison, en voiture… », explique-t-elle.

Lila Borsali : une star algérienne de la musique andalouse

À onze ans, Lila Borsali s’initie à la musique classique algérienne en intégrant l’association ‘Ahbab Cheikh Bensari’. « Pour la petite anecdote, un de mes profs m’a dit que je n’étais pas faite pour la musique. Je me suis sentie blessée, mais au lieu de baisser les bras, cette phrase a agi comme un déclencheur chez moi. J’allais m’accrocher à mon rêve et ne jamais y renoncer ! », confie celle qui est devenue la grande star algérienne de la musique andalouse.

L’élève apprend à jouer de la mandoline et affûte ses techniques de chant. Lila Borsali rejoint l’association Ahbab Cheikh Larbi Bensari sous la direction de Fawzi Kalfat et occupe l’honorable place de soliste. En 1993, elle participe, avec son association, à un concert au centre culturel de Paris, suivi de l’enregistrement d’un premier CD sur le mode de la Nouba Zidane.

Lila Borsali : des études d’architecture d’intérieur à Paris

L’amour toque à la porte de la jeune interprète. Lila convole en justes noces et s’installe à Paris avec son mari Selim, en 1995. Elle entame des études d’architecture d’intérieur puis travaille dans l’entreprise de son conjoint.

« Je n’ai pas pour autant renoncé à la musique. J’ai été la co-fondatrice de l’association ‘Les Airs Andalous.’ J’en ai aussi profité pour approfondir mes connaissances dans le domaine de la musique classique et me suis mise à jouer de la kouitra », raconte Lila Borsali.

La famille Borsali s’agrandit. Une première fille prénommée Meriem voit le jour en 1997, suivie de sa petite sœur, Sofya, née en 2004.

En 2009, les Borsali quittent la France. Retour en Algérie. Lila rejoint l’association ‘Les Beaux- Arts d’Alger’ sous la houlette de Abdelhadi Boukoura. « C’est lui qui m’a encouragée à enregistrer mon premier album hawzi: ‘Frak Lahbab’ en 2010. En 2012, j’ai enregistré la Nouba Rasd Eddil et en 2013, la Nouba Ghrib ».

Et puis, le drame !

En 2013, un terrible drame survient. Lila Borsali perd son époux, Selim, d’une crise cardiaque. La vie s’arrête presque pour la chanteuse, mais elle ne baisse pas les bras.

« Cette perte a été une terrible épreuve pour mes filles et moi. Lorsqu’on vit un malheur de cette envergure, on se dit que la vie n’aura plus aucun goût, avoue Lila Borsali. Mais mon mari m’a tellement soutenue dans mon travail et dans tous mes projets, que cela m’a donné la force de me relever et d’aller de l’avant ».

Lila Borsali s’inscrit dans un travail de conservation et de recherche de textes anciens du patrimoine, inédits ou peu connus.

« J’avais senti l’envie de montrer quelque chose de nouveau. Après la mort de mon époux, je voulais trouver des morceaux qui pouvaient exprimer mes sentiments, mes émotions. J’ai réalisé que les textes anciens du patrimoine ne pouvaient en aucun cas exprimer mon état d’esprit de cette époque-là. Alors, j’ai lancé un appel dans ce sens à une éventuelle collaboration. C’est Toufik Benghabrit qui m’a écrit ‘Nouba Hosn -Selim’ en hommage à mon défunt conjoint en 2015. Sur cet album, j’évoque mes souvenirs avec Selim, je remercie les personnes qui m’ont soutenues durant cette épreuve dont mes parents, Leïla El Kebir-ma manager et chef d’orchestre- sans oublier mes filles ».

Lila Borsali renoue avec son public. Comme un papillon, elle déploie ses ailes, et enchaîne les concerts. « À partir de 2015, nous avons monté des concerts à thème avec de véritables spectacles : danse, chant, théâtre…). Les spectacles soufis étaient également au programme ainsi qu’une Nouba à chaque rentrée ».

‘Nouba pour l’espoir’ sort en 2018. Un nouveau défi attend l’infatigable chanteuse. « On m’a proposé de produire et d’animer une émission intitulée ‘Djarka’ consacrée à la musique andalouse, sur l’ENTV. Une nouvelle expérience, commencée en 2020 ».

Lila Borsali : un agenda bien rempli              

Lila Borsali a participé à la 7 eme édition du Festival Al-Andalus de Montpellier (France) le 11 mars dernier. Après un mois de Ramadan très actif, elle savoure enfin quelques jours de repos bien mérités à Tlemcen.

« Cela fait du bien de se relaxer un peu avant de reprendre la scène. Je suis attendue fin mai à Alicante puis, en juin, à Genève pour des concerts. Entre ces deux dates, je peaufine mon nouvel album qui devrait sortir en septembre prochain, à l’occasion de l’incontournable rentrée en Nouba ».

Une énergie positive, une créativité débordante et l’envie d’offrir des moments de bonheur à son fidèle public, Lila Borsali, l’étoile andalouse continue de briller de mille feux pour illuminer la scène artistique algérienne !

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