search-form-close
Rencontre Tebboune-Partis : vers une décrispation du climat politique

Rencontre Tebboune-Partis : vers une décrispation du climat politique

Le fait est sans doute inédit en Algérie. Pour la première fois, depuis son accession à la magistrature suprême en décembre 2019, Abdelmadjid Tebboune a tenu mardi 21 mai une rencontre avec les partis politiques siégeant dans les assemblées nationales et locales.

Inédit d’abord, par le format de la réunion car jusqu’ici, Abdelmadjid Tebboune a rencontré des représentants de partis et des personnalités nationales séparément.

Ensuite, par le nombre de partis conviés. Pas moins de vingt-sept formations politiques de diverses tendances ont été, en effet, invitées à la rencontre à l’exception des partis qui n’ont pas participé aux élections législatives et locales de 2021.

Enfin, par l’ordre du jour de la rencontre puisqu’il s’est agi de questions « d’intérêt général, surtout à la lumière des rendez-vous électoraux importants qui arrivent, en plus de la situation régionale et internationale actuelle », selon la lettre d’invitation adressée aux partis politiques invités.

« La consécration de la voie basée sur le dialogue et la concertation sera une opportunité pour l’exposition de différentes préoccupations et propositions que la classe politique voudrait soumettre », a ajouté la présidence de la République.

Une fois n’est pas coutume, le chef de l’Etat a tenu à saluer, avant l’entame de la rencontre, tous les responsables politiques présents à l’image de Abdelkrim Benmbarek, SG du FLN, Louisa Hanoune, SG du PT, Fateh Boutbig, du front el Moustaqbal, Abdelali Hassani, président du MSP, Soufiane Djillali, Président de Jil Jadid, Youcef Aouchiche, premier secrétaire du FFS ou encore Belkacem Sahli, SG de l’ANR, Tahar Benbaibeche, de Fadjr El Djadid, Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina et Mustapha Yahi, SG du RND, pour ne citer que les plus connus sur les scène politique.

Rencontre Tebboune – Partis politiques : un format inédit

Durant plus de huit heures qu’aura duré cette rencontre au Centre international des conférences d’Alger, les chefs de partis conviés ont « partagé leurs vues, fait part de leurs préoccupations et soumis des propositions sur plusieurs questions nationales, avant d’écouter la réponse du président de la République », a indiqué l’agence officielle.

Aucun autre détail n’a été fourni. Mais déjà bien avant cette rencontre, certains responsables politiques, comme Louisa Hanoune, Abdelali Hassani ou encore Belkacem Sahli et Soufiane Djillali, ont évoqué dans les médias les questions qu’ils souhaitaient exposer devant le chef de l’Etat : il s’agit notamment de la levée des entraves à l’exercice politique, l’ouverture des médias et la levée des obstacles à l’exercice syndical et à l’activité associative.

Il y’a également les mesures d’apaisement que certains réclament, tout comme certaines mesures sociales et économiques. En d’autres termes, la nécessité, à leurs yeux, de créer un « climat politique apaisé » de nature à permettre une saine compétition électorale en perspective de la prochaine élection présidentielle et un libre arbitrage du peuple.

Dans les images montrées à la Télévision algérienne, on a vu Abdelmadjid Tebboune prendre des notes, mais on ignore s’il a donné des garanties aux partis présents.

« Promouvoir la pratique politique »

Ni s’il a pris des engagements. Destinée à « promouvoir la pratique politique » et « à confirmer la maturité de l’expérience démocratique dans le pays », selon la présidence de la République, cette rencontre, première du genre, augure peut-être d’une nouvelle perception des autorités du rôle d’intermédiation dévolu aux partis politiques.

D’autant que l’expérience de s’appuyer sur le mouvement associatif ne semble pas avoir eu l’effet escompté pour enclencher une dynamique politique et un meilleur encadrement de la société.

Elle préfigure d’une décrispation politique à même d’apaiser le climat politique et de rétablir la confiance dans cette conjoncture à multiples enjeux.

Pour peu qu’il soit consacré et inclusif, le dialogue, appuyé par des mesures d’apaisements, peut se révéler comme le meilleur antidote aux multiples défis qui se posent au pays. 

  • Les derniers articles

close