Après avoir quelque peu boudé la scène publique durant plusieurs mois, Ali Haddad est de nouveau sous les feux de la rampe. Ce samedi, le patron des patrons a présidé à la Safex le lancement de l’opération « un cartable pour l’avenir », comme pour tordre le cou aux rumeurs distillées çà et là sur sa chute éminente.
Une chose est sûre : le Ali Haddad qui s’est présenté à la cérémonie d’aujourd’hui était tout sauf un homme qui est sur le départ, sauf s’il est un remarquable acteur qui dissimule bien son jeu. Confiant, détendu, tout sourire, un brin moqueur comme quand il évoque avec les journalistes le « tapage » fait autour de la dissolution du FCE, Haddad s’est plié avec bonne humeur à l’exercice des salamalecs et autres embrassades échangées à tout va.
Retour en grâce, donc, du PDG de l’ETRHB, si disgrâce il y a bien entendu ? Fort probablement. D’ailleurs, il s’est empressé de joindre sa voix (jusqu’ici il s’est retenu de se prononcer personnellement sur le 5e mandat) à celles des soutiens de Bouteflika en louant ses « réalisations » à la tête de l’État, tout en lui renouvelant l’appel lancé récemment par son organisation à briguer un 5e mandat.
« Nous l’avons toujours soutenu et nous souhaitons qu’il continue », a lancé Ali Haddad aux journalistes. Et lui, compte-t-il rester à la tête du FCE ? « Je prendrai la décision après l’université d’été du FCE qui se tiendra entre le 5 et le 7 octobre prochain », s’est-il contenté de dire. Mais il y a des signes qui ne trompent pas. Le président du FCE ne s’est pas présenté à la cérémonie de l’opération « un cartable pour l’avenir » dans la peau d’un perdant et d’un partant. Bien au contraire. Mieux, il s’est permis d’égrener toutes les réalisations accomplies durant son règne à la tête du FCE. Un plaidoyer sur la réussite de son action à la tête du FCE et qui, du coup, le rend légitime et éligible à un deuxième mandat de quatre années.
Actualité oblige, le président du FCE a été interpellé par les journalistes sur son projet de faire du FCE un syndicat et le « refus » présumé du ministère du Travail de lui délivrer un agrément.
« Il n’y a aucune entrave, c’est vous qui avez fait un tapage et nous, nous vous observions ! Et tranquillement », a répondu le patron du FCE, un brin moqueur. « Nous avons déposé un dossier complet avec toutes les pièces justificatives le 14 juin passé, c’est-à-dire depuis moins de trois mois, nous avons déposé ce dossier pour devenir un syndicat mais aujourd’hui, nous existons, notre agrément est toujours en vigueur d’ailleurs, nous l’avons publié hier ou avant-hier dans la presse », a également affirmé Ali Haddad.
Le ministère du Travail n’a donc pas rejeté le dossier du FCE ? « Non. Jusqu’à maintenant, aucune réponse ne nous a été signifiée », assure-t-il.
Répondant à certaines ‘’mauvaises langues’’ qui veulent faire accroire que le FCE est dissout, Ali Haddad rétorque : « Aujourd’hui, nous existons et notre agrément est toujours en vigueur. D’ailleurs on l’a publié hier ou avant-hier dans la presse. Nous activons selon la réglementation en vigueur et les lois algériennes dans un cadre bien défini ».
Interrogé sur sa prochaine réunion avec le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, qui s’emploie, depuis quelques jours, à mettre les jalons d’un Front populaire qui portera la candidature d’Abdelaziz Bouteflika aux présidentielles d’avril 2019, le patron du FCE a soutenu : « On a parlé avec Ould Abbes qui veut nous rencontrer. Mais il y a aussi d’autres partis qui ont souhaité nous rencontrer. On commencera avec le FLN puis on rencontrera les autres partis. On est avec toute personne qui aspire à construire l’Algérie ».