Les vacances scolaires s’allongent en Algérie. Alors que le mois d’août tend à sa fin, la date de la rentrée scolaire 2023-2024 n’est pas encore fixée.
Si les dates de reprise des enseignants et du personnel de l’administration ont été fixées, le flou persiste sur le retour des élèves en classes. Les écoliers, les lycéens et les collégiens sont en vacances depuis plus de trois mois, ce qui est extrêmement long.
Le personnel administratif a repris le travail ce dimanche 27 août tandis que les enseignants devront reprendre le dimanche 3 septembre, selon le calendrier communiqué par le ministère de l’Éducation nationale.
Prévu habituellement début septembre, le ministère de l’Éducation nationale n’a toujours pas communiqué la date de la rentrée des classes pour cette année.
En visite dans la wilaya de Tiaret ce dimanche 27 août, le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belabed a abordé la question de la rentrée des classes des élèves sans donner une date précise.
Date de la rentrée scolaire : incompréhension chez le Cnapeste
Le ministre s’est contenté d’annoncer que la date de la rentrée des élèves sera communiquée “prochainement“.
Du côté des syndicats du secteur de l’éducation, c’est l’incompréhension. Contacté par TSA, Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapeste), affirme ne pas comprendre le retard dans l’annonce de la date de la scolaire 2023-2024.
“Malheureusement, nous ne connaissons pas les raisons qui font que la date de la rentrée des élèves n’est pas fixée, contrairement à celles des administratifs et des enseignants. Nous vivons la même situation que l’année dernière. Quelles que soient les raisons, on doit pouvoir donner une date à la veille du début septembre alors que durant les dernières années, nous avions les dates durant l’année scolaire d’avant“, a-t-il déclaré.
Pour Messaoud Boudiba, le retard dans l’annonce de la rentrée des élèves nuit à la crédibilité “d’un responsable qui devrait avoir toutes les données“.
“Ce n’est pas normal qu’on puisse déjà connaître les dates des vacances scolaires pour l’année prochaine et pas celle de la rentrée des élèves. C’est problématique même pour les parents d’élèves qui ne peuvent pas s’organiser dans ce flou“, ajoute Messaoud Boudiba.
Rentrée scolaire : la Satef dénonce le bricolage
Le secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) a sa petite idée sur le retard pris dans l’annonce de la rentrée des élèves.
Tout en évoquant une demi-rentrée avec l’annonce des dates de reprises du personnel administratif et des enseignants sans annoncer celle des élèves, Boualem Amoura estime qu’il y a “encore des réglages à faire avant l’annonce“.
“Vous savez, il y a plus des millions d’élèves. Ce ne sont pas 40 fonctionnaires dont on prépare la reprise. La responsabilité est partagée entre le ministère de l’Éducation, les walis, les chefs de daïras et les présidents d’APC en ce qui concerne les primaires. Il y a 30 000 établissements à préparer“, indique le SG du Satef.
Boualem Amoura cite des exemples d’établissements scolaires qui attendent d’être livrés depuis des années.
“Cela fait des années que nous parlons des mêmes problèmes. Il faut que le bricolage cesse. Nous réitérons notre appel à une refonte globale du système éducatif. Le projet est prêt depuis 2012, mais malheureusement, il a été jeté à la poubelle. Dans ce projet, il y a une réforme des rythmes scolaires. Hélas, nous en sommes toujours à parler des mêmes problèmes à chaque rentrée scolaire et cela ne changera pas tant que l’impunité règne“, dénonce Boualem Amoura.