Plus de cinq millions d’élèves sont retournés à l’école ce mercredi 21 octobre en Algérie. Une rentrée scolaire marquée par une grosse polémique, après un échange entre une enseignante et le wali d’Oran.
La scène s’est passée dans une école primaire d’Oran en ce premier jour de rentrée scolaire. Le wali, venu en visite pour la circonstance, a improvisé une discussion avec le personnel.
C’est alors qu’une enseignante a saisi l’occasion pour porter à la connaissance du premier responsable de la wilaya le manque de commodités et de moyens flagrant dont souffre l’établissement.
Quand la dame signale au responsable que les pupitres de l’école sont très vétustes, celui-ci l’a comme mise au défi de les lui montrer. À l’intérieur d’une salle de classe, tout le monde a constaté que l’enseignante n’exagérait point. Les tables des élèves sont dans un état inacceptable.
« Elles datent de la période coloniale », lance-t-elle. Une métaphore que le wali n’a pas acceptée. Il s’en est allé sur le champ, ne laissant même pas son interlocutrice terminer sa phrase.
La vidéo fait le buzz sur les réseaux sociaux et de nombreux internautes ont exprimé leur soutien pour l’enseignante. Interrogée par des journalistes, elle a fait d’autres révélations sur l’état de l’établissement et l’échange qu’elle a eu avec le wali. « Taisez-vous ! », lui auraient lancé les membres du protocole pendant qu’elle décrivait l’état de son école.
Les services de la wilaya n’ont pas tardé à réagir. Dans un communiqué rendu public en fin d’après-midi, ils ont précisé que le wali reconnait la véracité des insuffisances soulevées et a écouté l’enseignante avec attention. Il a décidé néanmoins de mettre fin à la discussion quand elle a affirmé que les pupitres remontaient à la période coloniale.
« Le qualificatif est inexact et ne reflète pas les efforts de l’État depuis l’indépendance dans tous les secteurs, particulièrement dans celui de l’éducation », indique la wilaya, ajoutant que le terme utilisé rappelle aux Algériens tout ce que le colonialisme leur a fait subir comme privation.