La rentrée scolaire 2022-2023 en Algérie est marquée par une incroyable flambée des prix des fournitures scolaires comme les cahiers qui coûtent parfois deux fois plus cher que l’année passée.
Près de 11 millions d’élèves algériens feront leur rentrée scolaire au titre de l’exercice 2022/2023. La date a été fixée au 21 septembre. Combien sont-ils à ne pas pouvoir s’offrir un trousseau scolaire ?
Avec la cherté de la vie et un pouvoir d’achat rogné par l’inflation et la hausse généralisée des prix, la rentrée scolaire est devenue un casse-tête et une source de stress pour les parents aux revenus modestes.
Et pour cause, les prix des fournitures scolaires sont de l’ordre de 100 % voire de 150 %. Le cahier de 32 pages qui coûtait l’année dernière 18 DA est vendu à 28 DA, le prix d’un cahier de 96 pages a bondi de 32 DA à 80 DA. La hausse des prix touche tous les articles scolaires, selon des déclarations de libraires.
Une trousse coûte 650 DA alors que le prix moyen d’un cartable est de 3 000 DA. Il y a des facteurs exogènes et endogènes derrière cette affolante augmentation. Sur le plan mondial, les coûts de transport ont bondi après deux années de pandémie de Covid durant lesquelles le commerce mondial a connu un coup d’arrêt.
Le second aspect est lié à l’augmentation du prix des matières premières notamment la pâte à papier. Sur le plan interne, le porte-parole de l’Association de protection des consommateurs Himayatec, Sofiane Louassa, a pointé récemment deux facteurs : le retard dans l’octroi des licences d’importation des fournitures scolaires ainsi que la faiblesse de la production nationale de ces produits.
Actions de solidarité
Cette cherté des fournitures scolaires a donné lieu à des campagnes de solidarité envers les familles démunies. Un représentant d’une marque connue spécialisée dans la vente d’articles scolaires, sis à Boumerdès, a ainsi annoncé des remises sur les achats de fournitures scolaires pour les familles nécessiteuses.
À Tizi-Ouzou, plusieurs communes ont annoncé qu’elles fourniront gratuitement des trousseaux scolaires à tous les élèves du cycle primaire, quel que soit les revenus des parents.
Cela comprend un trousseau composé d’un sac à dos avec un pack d’articles scolaires à 3 000 DA pour les élèves du cycle primaire et à 3 500 DA pour les collégiens et les lycéens. Le libraire se propose d’acheminer ces cartables que des bienfaiteurs achètent chez lui aux familles nécessiteuses.
La page « Bejaïa Sois l’observateur » a pris une louable initiative en lançant la « campagne du trousseau scolaire » au profit des enfants issus de familles nécessiteuses ou des orphelins.
« Avec votre aide, quelle qu’elle soit, nous pourrons faire bénéficier ces enfants, qui sont les nôtres, de cette aide précieuse en ces temps difficiles », écrivent les administrateurs de la page.
L’un d’eux a lancé à partir d’une librairie du centre-ville de Bejaïa un appel aux âmes charitables afin d’aider par des dons à apporter de la joie aux enfants issues de familles nécessiteuses.
Il saisit l’occasion pour démontrer l’ampleur du défi auquel sont confrontés les parents aux revenus faibles face à des prix exorbitants des articles scolaires. « Un cahier de 96 pages qui coûtait l’année passée entre 45 et 50 DA vaut cette année entre 95 et 100 DA. Un cahier de travaux pratiques (petit format) qui valait 45 DA coûte actuellement entre 75 et 90 DA. Le cahier de TP grand format est passé de 50 à 105 DA et dans certains endroits le prix peut atteindre 120 DA. Un registre de 300 pages coûte cette année plus de 500 DA contre une fourchette comprise entre 320 et 350 DA l’année passée », a-t-il énuméré.
Dans ce cadre, faut-il rappeler l’ouverture de marchés de la « Rahma » dédiés à la vente de fournitures scolaires à des « prix concurrentiels » afin d’alléger le fardeau sur les parents d’élèves.
Lundi, le Parti des travailleurs (PT) a appelé l’État à prendre en charge les fournitures scolaires pour éviter la déscolarisation des élèves dont les parents n’ont pas les moyens d’acheter des cahiers et des cartables.