La crise s’enlise entre l’Algérie et l’Espagne. Depuis l’annonce vendredi 18 mars du revirement espagnol sur la question du Sahara occidental, rien ne va plus entre les deux pays.
En réaction, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid le 19 mars et préféré l’Italie pour augmenter ses exportations de gaz dans un contexte de tensions mondiales sur cette énergie en raison de la guerre en Ukraine.
Samedi, au cours d’un entretien avec des représentants de la presse algérienne diffusé par les médias publics, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a estimé que la décision espagnole d’appuyer le plan d’autonomie marocain est « ethniquement et historiquement inacceptable ».
Ce lundi, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albarès, a répondu dans un entretien avec un média de son pays, évoquant notamment « une polémique stérile ».
De toutes ces déclarations, a-t-il indiqué, il reste « la garantie totale (réitérée par M. Tebboune, ndlr) de l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien et le respect scrupuleux des contrats internationaux que les entreprises ont ».
« Lamentables et totalement inacceptables »
À Alger, la réaction du chef de la diplomatie espagnole aux propos du président Tebboune n’a pas été appréciée.
L’Algérie n’a pas tardé pour réagir aux propos du ministre des Affaires étrangères espagnol, les qualifiant de « lamentables et totalement inacceptables ».
« Les propos désobligeants tenus par le ministre Albares en réaction à la déclaration du président de la République Abdelmadjid Tebboune, sont lamentables et totalement inacceptables », a indiqué dans une déclaration à TSA l’ambassadeur Amar Belani, Envoyé spécial chargé du Sahara occidental et des pays du Maghreb.
Selon la même source, ces propos « ne contribueront certainement pas à un retour rapide à la normale dans les relations bilatérales et le ministre espagnol devra en assumer les conséquences ».
Amar Belani affirme que le ministère des Affaires étrangères espagnol a tenté de faire machine arrière sur les propos qu’il a tenus à l’égard du président de la République.
« Son département ministériel a beau démarcher la presse espagnole pour essayer de rectifier le tir, nous disposons de l’enregistrement sonore qui confirme que le ministre a bien tenu des propos offensants qui sont aux antipodes de la correction et de la bienséance protocolaire », ajoute Amar Belani.