Politique

Report de la présidentielle : la cinglante réplique de Makri à Sofiane Djilali

Abderrazak Makri et Sofiane Djilali ne risquent pas un jour de se retrouver à la même table. Les deux hommes ne cachent plus leurs divergences et leurs échanges sont parfois très durs.

Hier dimanche, au nom du mouvement Mouwatana, Sofiane Djilali a tiré à boulets rouges sur le président du MSP et son initiative de report de la présidentielle d’avril 2019.

« La prolongation du mandat présidentiel est tout simplement un attentat à la morale, à l’État de droit, la démocratie et aux intérêts stratégiques du pays », a dénoncé le chef de Jil Jadid.

Et d’asséner : « À l’approche de la convocation du corps électoral pour les élections présidentielles, des manœuvres aussi bruyantes qu’insolites sont initiées par les spécialistes de la perfidie et du double langage », écrit-il, sans citer de noms.

Sans tarder, et se sentant particulièrement visé, Makri a répliqué, dans un message posté le même jour sur sa page Facebook. Et la réplique est cinglante, même violente et méprisante.

Le chef du MSP explique en quelques lignes « la différence entre ceux qui font de la politique avec leurs têtes et les autres qui la pratiquent avec leurs caprices et leurs pieds. » Il est facile de comprendre pour Makri, son adversaire se situe plutôt dans la deuxième catégorie, alors que lui, il fait partie de la première.

 « Ceux qui comprennent l’économie, la politique et la situation internationale savent que la situation en Algérie va s’aggraver après les élections présidentielles de 2019. Ils sont conscients de l’importance du consensus national et la dangerosité des ambitions personnelles au détriment de la stabilité et de l’avenir du pays. L’absence de compréhension des parties au pouvoir, et leurs valets, détruira et détruira le pays », prévient Makri.

Le chef du MSP poursuit en soulignant l’importance de son initiative de reporter la présidentielle d’avril prochain. Son message ne s’adresse pas uniquement à Sofiane Djilali, mais à toute l’opposition dite démocratique, avec laquelle il a signé la plateforme de Mazafran en 2014. Pour lui, ce qu’il propose c’est du gagnant-gagnant.

« Ceux qui s’accrochent à la démocratie, tout en connaissant le danger de la fraude électorale et l’inutilité de la course au pouvoir alors que l’équilibre des pouvoirs est en faveur de la fraude, comprennent que le pouvoir a besoin de l’opposition durant cette période pour reporter les élections en échange de réformes politiques et de garanties pour limiter la fraude et peut-être obtenir un consensus national qui sauvera le pays », détaille-t-il.

Et de mettre en garde : « Si des partis de l’opposition ne comprennent pas ça, ils seront également responsables de la destruction du pays ».

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