Le mouvement de la société pour la paix (MSP), visiblement contrarié par l’initiative de TAJ a expliqué ce vendredi les détails de sa démarche dans laquelle il plaide le report de l’élection présidentielle.
Selon le MSP, le report des élections, un « projet politique issu de l’initiative pour un consensus national », ne peut être envisagé sans un certain nombre de conditions.
Parmi ces conditions : « Le report devrait être accepté et approuvé par l’ensemble des institutions de l’État après discussion entre différentes parties au sein du pouvoir et dans l’opposition », écrit le MSP dans un communiqué publié au lendemain de la tenue de la réunion de son bureau exécutif.
Le MSP suggère en filigrane que l’armée également doit être associée. Aussi juge-t-il nécessaire de « parvenir à un consensus national sur la question ( le report, ndlr) entre le pouvoir et l’opposition dans le cadre d’un effort sérieux de dialogue supervisé par les institutions officielles afin de réaliser un contrat politique et sociétal de nature à lui conférer la légitimité requise et pouvant rendre l’amendement partiel de la Constitution comme encadrement légal approprié et crédible (…) ».
Autres conditions : « Le report devrait comprendre un accord politique public stipulant de profondes réformes politiques garantissant l’équilibre des pouvoirs et la possibilité d’une concurrence électorale transparente dans un avenir proche, ainsi que des réformes économiques qui devraient mettre le pays à l’abri de l’effondrement et devant mettre fin à la corruption endémique et les grands monopoles financiers fondés sur la corruption, le népotisme, l’extorsion et le traitement préférentiel (…) » et que le report ne « devienne pas un nouveau mandat sans élections ».
Le MSP pense qu’un « délai d’une année » est « suffisant pour jeter les bases juridiques des réformes politiques et économiques et de rapprocher les points de vue des différentes composantes afin de parvenir à un consensus national pour un mandat complet après le report, comme stipulé dans l’Initiative pour un accord national ».
Haro sur Amar Ghoul
Soupçonnant une volonté de parasitage de son initiative, le MSP n’a pas manqué de s’attaquer à Amar Ghoul dont l’annonce a porté « préjudice », selon lui, à l’atmosphère de construction du consensus.
« Le bureau national exécutif confirme que ce qui a été annoncé par certaines parties concernant une invitation à participer à ce qu’on appelle la « conférence de consensus national » est tout à fait faux », dément le communiqué.
« Ce comportement politique, au dernier quart d’heure, de cette partie est une spoliation des efforts considérables déployés par l’opposition dans ses diverses tendances », considère le MSP. « Un comportement qui a fortement porté préjudice au climat de consensus qui commençait à se construire ces derniers temps », souligne le texte.
« Prêt à tous les scénarios »
Même s’il n’exclut pas un éventuel report de l’élection, le parti d’Abderazak Makri se prépare à tous les scénarios. Et d’ores et déjà, il annonce les diverses positions qu’aura à adopter le parti une fois l’annonce faite par la présidence de la République.
« Le Bureau exécutif national affirme que, dans la recherche d’un consensus national, le Mouvement reste pleinement disposé à faire face à tous les autres scénarios possibles qui seront tranchés par le Conseil national de la choura, immédiatement après l’annonce officielle par le président de la République ».
C’est ainsi qu’en cas de candidature du président de la République pour un cinquième mandat, la « tendance générale au sein du mouvement reste de boycotter » les élections.
« En cas de prolongation de mandat sans consensus, ni réformes, la position du mouvement sera le rejet et la poursuite de la résistance politique et la lutte constante pour parvenir à un consensus et à des réformes politiques et économiques, quelles que soient les difficultés », note le texte.
Enfin, « en cas d’ouverture de candidatures sur la base des règles de compétition traditionnelles, le Mouvement consultera les composantes essentielles et sérieuses de l’opposition qui ont une présence réelle sur le terrain pour élaborer une position, une vision ou une coopération communes ».
« Dans ce cas, le mouvement s’intéressera aux élections, que ce soit dans le cadre d’une vision collective ou séparément », note le texte. Dans ce cadre, le MSP annonce qu’il a déjà mis en place sa commission électorale et ses structures sont prêtes.