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Reportage sur le hirak : M6 se défend et répond aux accusations de l’Algérie

Rien ne va plus entre le gouvernement algérien et des médias français. Après France 5, c’est au tour de M6 de provoquer la colère d’Alger qui a décidé hier lundi de ne plus autoriser la chaîne française d’opérer en Algérie, après un reportage polémique sur le hirak, diffusé dimanche soir.

Sans tarder, la chaîne M6 a réagi ce mardi en répondant aux accusations du gouvernement algérien qui lui a reproché d’avoir opéré en Algérie avec une « fausse autorisation de tournage ».

M6 a affirmé dans un communiqué que son équipe a travaillé en Algérie avec « autorisation de tournage délivrée initialement en mai 2018 et  prolongée plusieurs fois jusqu’en 2019 ».

Pour preuve, elle explique que l’équipe qui a réalisé le reportage a “été contrôlée à plusieurs reprises par les autorités algériennes“, qui l’ont laissée travailler au vu de cette autorisation, selon le communiqué repris par l’AFP.

Selon M6, des demandes d’autorisation présentées par son émission présentées en mars 2020 ont été refusées par Alger et elles “n’ont donné lieu à aucun tournage en Algérie“.

M6 renouvelle sa confiance au producteur (du reportage) Patrick Spica ainsi qu’aux journalistes qui ont réalisé cette enquête dans le respect des principes déontologiques attachés à leur profession“, se défend la chaîne, critiquée en Algérie pour la qualité de son reportage sur le hirak, et l’utilisation de caméras discrètes.

Pour expliquer la réalisation de son reportage sur le hirak et l’Algérie, M6 met en avant le « droit légitime à l’information du public ». « Les évolutions de la société algérienne constituent un sujet d’intérêt général qui mérite d’être traité dans le cadre du droit légitime à  l’information du public », soutient la chaîne française.

Après avoir défendu son produit et son équipe de tournage, M6 a demandé au gouvernement algérien d’annuler sa décision de l’interdire d’opérer en Algérieafin de poursuivre de façon objective et sans aucune polémique sa mission d’information“.

Lundi, le ministère algérien de la Communication a sévèrement critiqué le reportage réalisé par M6 en l’accusant d’avoir travaillé avec une « fausse autorisation ». “Ce précédent nous conduit à décider de ne plus autoriser M6 à opérer en  Algérie, sous quelle que forme que ce soit“, a déclaré le département d’Ammar Belhimer, en ajoutant qu’ “une journaliste franco-algérienne a assuré la  réalisation du film, avec l’aide Dun « fixeur algérien », munis d’une fausse  autorisation de tournage“.

Fin mai, un reportage sur le hirak algérien diffusé par France 5 et La chaîne parlementaire (LCP), avait provoqué une mini crise diplomatique entre la France et l’Algérie.

« Le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaines de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et la Chaine Parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d’expression, sont en fait des attaques contre le peuple Algérien et ses institutions ; dont l’ANP et sa composante, la digne héritière de l’Armée de Libération Nationale (ALN) », avait dénoncé le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué. En signe de protestation, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur à Paris.

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