Les Etats-Unis ont accentué, mardi 8 octobre, la pression sur la Chine qui mène une campagne de répression violente contre la minorité des musulmans ouïghours au Xinjiang.
« La Chine détient par la force plus d’un million de musulmans dans le cadre d’une campagne systématique et brutale pour éradiquer leur religion et leur culture au Xinjiang », dans le nord-ouest de la Chine, a dénoncé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, cité par l’agence AFP.
En réponse, il a annoncé dans un communiqué des « restrictions » dans l’octroi de visas américains à des responsables du gouvernement et du Parti communiste chinois accusés d’être « responsables » ou « complices » de cette « campagne de répression », selon la même source.
Il n’a pas cité le nombre ni les identités des responsables visés, se bornant à ajouter que ces sanctions concerneraient aussi les membres de leurs familles.
Le secrétaire d’État a précisé que ces « restrictions de visas » venaient « compléter » l’inscription lundi sur une liste noire du département américain du Commerce de 28 organisations gouvernementales et commerciales chinoises impliquées dans la surveillance au Xinjiang.
Soutien de l’Algérie et de l’Arabie saoudite
La Chine est soupçonnée d’avoir interné jusqu’à un million de musulmans dans des camps de rééducation. Pékin dément ce chiffre et parle de «centres de formation professionnelle» destinés à enseigner des connaissances et à lutter contre la radicalisation islamiste.
Pékin est soutenu dans ce dossier par plusieurs pays musulmans.
En juillet dernier, trente-sept pays, dont l’Algérie et l’Arabie, ont écrit à l’ONU pour soutenir Pékin, après la lettre envoyée par une vingtaine de pays, principalement occidentaux, pour dénoncer les internements dans la région chinoise du Xinjiang.
Les cosignataires de la lettre «félicitent la Chine pour ses remarquables réalisations en matière de droits humains». Ils «prennent note que le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme religieux ont causé d’énormes dommages à tous les groupes ethniques du Xinjiang».
«Face au grave défi du terrorisme et de l’extrémisme, la Chine a pris une série de mesures de lutte contre le terrorisme et de déradicalisation dans le Xinjiang, notamment la création de centres d’enseignement et de formation professionnels», poursuivent-ils, soulignant que «la sécurité est revenue» dans la région.