Le bras de fer entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Fédération algérienne de football (FAF), à propos de la reprise des compétitions, se poursuit.
Le Bureau fédéral de la FAF avait décidé mercredi dernier de convoquer une assemblée générale pour trancher la question de la reprise ou non des championnats de Ligue 1 et de Ligue 2, sans en fixer la date. Sauf que la tenue de cette AG était elle-même tributaire de l’autorisation des autorités publiques.
La réponse du MJS est tombée ce samedi 18 juillet et elle est négative. Le département de Sidali Khaldi refuse d’autoriser la tenue de l’assemblée, qualifiée d’ « invention réglementaire ».
« La Fédération algérienne de football a sollicité le déroulement d’une AG ordinaire en session extraordinaire ! C’est une invention réglementaire mais aussi une improvisation (dribble) », écrit le MJS dans sa réponse à la Fédération.
« Si l’objectif consiste à organiser une AG ordinaire, les statuts de la FAF fixent avec précision les conditions de son déroulement. Mais si l’objectif consiste à organiser une AGEx, l’alinéa 6 de l’article 29 des statuts de la FAF fixe également avec précision les trois cas relatifs à une session extraordinaire, à savoir : le changement de lieu du siège de la FAF, la modification des statuts et la dissolution de la FAF », détaille le ministère, ajoutant que « si le but de cette demande est d’organiser une large consultation avec tous les acteurs du football national, cette consultation reste possible, sans toutefois porter atteinte aux statuts particuliers de la FAF ».
Des choix qu’il faudra assumer
La question a fait l’objet dans un premier temps d’un bras de fer entre la FAF et les président de clubs, ces derniers estimant que la situation n’était pas favorable à une reprise. Mais le MJS est intervenu dans le débat le 9 juillet, mettant son veto à la reprise, isolant un peu plus la Fédération et son président Kheireddine Zetchi.
Le BF n’a pas voulu trancher la question, laissant le soin de le faire à l’assemblée générale, prévoyant trois options dans le cas d’un arrêt définitif du championnat : décréter une saison blanche, figer le classement à la dernière journée jouée pour tous les paliers et consacrer les champions, promus et relégués ou, enfin, désigner les champions et les promus, mais pas les relégués.
Intervenant hier vendredi sur la Radio nationale, M. Zetchi a défendu son approche réglementaire. « Nous sommes dans une situation exceptionnelle. L’article 29 ne limite pas à trois les points abordés lors d’une AGEx. Imaginons qu’une AG ordinaire s’est déroulée en mars, et un imprévu s’est déroulé un mois plus tard, dans ce cas de figure nous ne pouvons pas attendre une année pour essayer de trouver une solution », a-t-il justifié.
En dépit de ces arguments, l’assemblée ne pourra pas se tenir avec cet autre veto du gouvernement. Il reste au Bureau fédéral d’opter pour l’une des trois solutions proposées et, surtout, d’assumer sa décision. La question de l’octroi du titre de champion de la Ligue 1 est particulièrement cruciale. Les supporters du Chabab de Belouizdad, premier au classement, ont commencé à battre le pavé pour réclamer le titre, un avis que ne partagent pas ceux des autres équipes du Podium, le MCA et l’ESS. Plus délicate encore sera la décision de faire descendre des équipes au palier inférieur. En attendant, l’Algérie reste l’un des derniers pays à n’avoir pas réglé la question du devenir de ses compétitions footballistiques.