La reprise ou non des marches du hirak dans la conjoncture actuelles fait débat depuis quelques jours. Des figures du mouvement populaire appellent à éviter la précipitation, estimant que le dernier mot devra revenir aux médecins et mettant en garde contre les conséquences sur l’unité des rangs de toute décision non concertée.
Mostefa Bouchachi est parmi ceux qui appellent à ne pas se précipiter et à attendre l’amélioration de la situation sanitaire.
« Notre révolution bénie s’est toujours distinguée par la conscience populaire et l’unité. Pour cela, je considère qu’il est plus sage d’ajourner la reprise du hirak jusqu’à ce que soient réunies les conditions sanitaires. La précipitation dans la détermination de la date de la reprise des marches risque de diviser nos rangs et pourrait nuire à l’unité de notre hirak pacifique. La révolution du 22 février est un patrimoine commun à nous tous, il est de notre devoir de la préserver », écrit l’avocat et militant des droits de l’Homme sur sa page Facebook.
« Il faut écouter l’avis des spécialistes, médecins ou autres avant de prendre toute décision concernant la reprise des marches. Le hirak est une idée, et les idées ne meurent jamais », ajoute Me Bouchachi.
Abdelghani Badi, un autre avocat engagé dans le mouvement populaire, lance de son côté un appel presque dans les mêmes termes.
« Reporter la reprise du hirak jusqu’au retour des conditions sanitaires relève de la sagesse et du bon sens, et réunir tous les hirakistes autour d’une même décision est un facteur d’unité. Autrement, c’est la division. Le hirak n’a pas besoin de facteurs de divergences entre ses acteurs. Nous avons plus que jamais besoin de parler d’une même voix, de prendre une même décision, d’être dans un seul rang, avec un cœur unique pour un pays unique et unifié », a écrit de son côté Me Badi.
Le hirak populaire marque une trêve sanitaire à cause de la pandémie de coronavirus depuis le 13 mars, date de la dernière marche après 56 vendredis consécutifs de contestation.