Économie

Réserves de change : le scénario inquiétant de l’économiste Nour Meddahi

L’économiste Nour Meddahi a affirmé ce mercredi prévoir une situation de « panique » dans le cas où les réserves de change de l’Algérie descendraient au-dessous la barre critique des 10 milliards de dollars, indiquant par ailleurs s’attendre à l’épuisement des réserves en cas de continuité au sommet de l’État.

« Une élection présidentielle est prévue en avril. En cas de continuité, tout porte à croire qu’il ne se passera rien jusqu’à l’épuisement des réserves de change », a affirmé Meddahi dans un entretien accordé au quotidien Liberté. « En cas de changement, j’ai du mal à penser qu’un nouveau président ferait passer une loi de finances austère en milieu de 2019, voire pour 2020 », a-t-il estimé en outre.

« Je pense que s’il y a changement, il se fera à partir de 2021. À ce moment-là, la loi de Finances 2019 prévoit que les réserves seront à 48 milliards de dollars. Il y aura panique quand ces réserves seront à 3 mois d’importations, soit 10 milliards de dollars », a affirmé l’économiste.

« Un déficit de la balance des paiements de 38 milliards de dollars correspond, avec les paramètres actuels, à un peu plus de deux ans, ce qui nous amène à début 2023. Il faudrait donc faire l’ajustement budgétaire et de la balance des paiements entre 2021 et 2023 », a avancé Nour Meddahi, estimant que l’ajustement sera « très brutal, probablement sous la conduite du FMI, car le pays ne pourra pas emprunter à l’extérieur les montants nécessaires pour faire face à ses besoins ».

« L’idéal est de commencer dès maintenant l’ajustement, l’étaler sur cinq années et le faire sans la contrainte du FMI qui obéit à sa propre logique », a indiqué l’économiste, proposant dans ce cadre de « dépenser moins et mieux, augmenter les recettes de l’État et ne pas attendre 2022 ».

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