Les réserves de change sont un des indicateurs de la santé financière des États. En Algérie, leur niveau est tributaire de plusieurs facteurs, dont les cours des hydrocarbures et la facture des importations.
Afrexim Bank, la banque de financement du commerce en Afrique, a établi un classement des États du continent suivant la taille de leurs réserves en devises étrangères en 2024. L’Algérie figure en très bonne place dans le classement.
Réserves de change : l’Algérie derrière la Libye et devant l’Afrique du sud
Plusieurs pays d’Afrique maintiennent d’importantes réserves extérieures pour atténuer les chocs économiques, soutenir les importations et maintenir leur crédibilité financière sur la scène internationale, indique le rapport 2024 d’Afrexim, repris par le site nigérian businessday.ng.
Le rapport fait un constat très positif. Malgré un environnement mondial difficile, les prix élevés des matières premières, en particulier du pétrole brut, ont eu un impact positif sur les recettes d’exportation et la balance des paiements de nombreux États africains.
Les flux continus de capitaux ont encore renforcé la position de réserve du continent, tirée aussi par de nouveaux projets, le soutien des institutions financières de développement et une amélioration des arrivées de touristes et des envois de fonds.
L’Algérie a les deuxièmes réserves les plus importantes du continent avec 70,3 milliards de dollars, selon le rapport.
Dans son rapport publié en août dernier, la Banque d’Algérie avait indiqué que les réserves de change du pays avaient augmenté de 8 milliards de dollars mandant l’année passée, atteignant à la fin de l’année 68,9 contre 60,9 milliards de dollars à fin 2022.
Réserves de change en Afrique : la Libye en tête, l’Algérie deuxième
En tête du classement africain, on retrouve un autre pays pétrolier d’Afrique du Nord, la Libye, avec “des réserves extérieures impressionnantes” de 80,7 milliards de dollars.
Malgré l’instabilité politique et les conflits internes, la Libye a réussi à maintenir des réserves relativement élevées grâce à sa production et ses exportations pétrolières à grande échelle.
La Banque centrale de Libye a utilisé ces réserves pour stabiliser son économie, en particulier pendant les périodes de volatilité des prix mondiaux du pétrole, explique-t-on.
Le top 3 africain est complété par l’Afrique du Sud. Le pays le plus industrialisé du continent et la plus grande économie d’Afrique dispose de solides réserves extérieures de 57,6 milliards de dollars, détenues principalement en or et en devises.
Réserves de change en Afrique : les pays pétroliers devant
Les deux autres pays du Maghreb, le Maroc et la Tunisie, sont respectivement quatrième et huitième. Le Maroc a des réserves estimées à 34,8 milliards de dollars, générées notamment par l’agriculture, l’exploitation minière et le secteur manufacturier.
Les réserves de la Tunisie sont nettement inférieures, avec 8,8 milliards de dollars, mais stables grâce à “une économie diversifiée, qui comprend le tourisme, l’agriculture et l’industrie manufacturière”.
Les deux pays les plus peuplés d’Afrique, le Nigeria et l’Egypte, ne sont que 5e et 6e respectivement, en termes de réserves de change.
Celles du Nigeria, premier producteur de pétrole du continent, sont estimées à 27,4 milliards de dollars. Malgré ses importantes réserves, le pays a toutefois du mal à maintenir des taux de change stables et à freiner l’inflation en raison de sa dépendance aux revenus pétroliers, note le rapport.
Quant à l’Égypte, elle détient 25,5 milliards de dollars de réserves extérieures grâce en partie au tourisme et un secteur manufacturier en croissance.
Dans le reste du top 10 africain, on retrouve l’Angola, un autre pays pétrolier, avec 14 milliards de dollars de réserves, le Kenya (9e avec 8,6 milliards) et l’Ile Maurice (10e, 5,9 milliards de dollars).
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