Le président français Emmanuel Macron s’est exprimé sur les restrictions imposées aux délivrances de visas pour les ressortissants algériens, marocains et tunisiens.
Une année après la mise en œuvre de la mesure, Emmanuel Macron est resté inflexible, défendant sa politique de fermeté qui, estime-t-il, a donné des résultats.
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À l’automne 2021, le porte-parole du gouvernement français a annoncé la réduction de moitié des quotas de visas à délivrer aux demandeurs des pays du Maghreb.
L’objectif était de contraindre les gouvernements de ces pays à coopérer sur la question des reconduites aux frontières en délivrant les laissez-passer consulaires nécessaires pour le rapatriement de leurs ressortissants en situation irrégulière et faisant l’objet de procédures d’expulsion.
La mesure s’est traduite par des taux de refus des demandes de visa de 50 % en Algérie et au Maroc et de 30 % en Tunisie. Elle est en partie à l’origine de la crise entre Alger et Paris à partir de septembre 2021 et du froid toujours en cours dans les relations franco-marocaines.
Le président français a évoqué la question samedi 19 novembre en marge du sommet de la francophonie qui se tient à Tunis.
Pour Emmanuel Macron, ce qu’il qualifie de « coup de chauffe de ces derniers mois » a eu « de l’effet » puisque, assure-t-il, les expulsions de clandestins sont désormais « facilitées ».
Emmanuel Macron a qualifié d’ « inacceptable » le refus de reprendre les clandestins, d’autant plus qu’ils sont la résultante de « trafics organisés » et sont « identifiés comme dangereux ».
Divergences avec l’Algérie
Les autorités algériennes et françaises ont divergé pendant plusieurs mois, y compris sur le nombre de ressortissants algériens concernés par les OQTF (obligation de quitter le territoire français).
Alors que le ministre de de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, assurait que plus de 7 000 OQTF étaient prononcées à l’encontre de clandestins algériens et que les consulats d’Algérie en France délivraient les laissez-passer au compte-gouttes, le président algérien Abdelmadjid Tebboune l’a accusé en octobre 2021 de « gros mensonge », indiquant que seules 94 demandes étaient parvenues aux autorités algériennes, dont 21 ont été satisfaites.
« La susceptibilité est des deux côtés. La France a le droit d’être susceptible aussi », a indiqué Emmanuel Macron.
« Je pense qu’au moins on a eu un débat en vérité ces derniers mois sur le sujet des visas », a-t-il ajouté.
La brouille est passée entre Paris et Alger et le président français a effectué en août dernier une visite en Algérie qualifiée de « très réussie ». En octobre, c’est sa Première ministre, Elisabeth Borne, qui s’est rendue à Alger. La question de la mobilité s’est naturellement invitée lors de ces deux visites.
À Tunis, Emmanuel Macron a réitéré qu’il était favorable à « la mobilité des étudiants et à la mobilité économique, académique et politique ».
Dans un entretien accordé à TSA et El Khabar la veille de son déplacement à Alger, Elisabeth Borne avait révélé que 85 000 visas ont été délivrés par les trois consulats de France en Algérie à fin août dernier. Le nombre de visas étudiants est passé de 5 200 en 2019 à plus de 7 700 en 2021, a-t-elle encore indiqué.