Louisa Hanoune alerte sur les conséquences de la crise sanitaire liée au Covid-19 sur l’économie algérienne. Elle pointe « le confinement anarchique » décidé par les autorités pour faire face à la propagation de la pandémie de Covid-19, qui a « détruit ce qui restait de l’économie nationale ».
Dans un entretien au quotidien El Khabar, la SG du Parti des travailleurs (PT) assure que des « études indépendantes » ont démontré que, jusqu’à juillet passé, deux millions d’emplois ont été perdus en Algérie, démentant ainsi les chiffres du ministre de la Prospective qui a parlé de 500 000 emplois perdus depuis le début de la crise sanitaire.
« Sur 7 millions de travailleurs à temps plein, environ 3 millions ont été contraints de cesser de travailler, dont 60 % dans le secteur privé et 35 % dans le public », soutient-elle.
« 400 000 travailleurs ont été licenciés dans le secteur privé, 800 000 autres ont été mis au chômage technique sans salaire et 870 000 emplois saisonniers ont été perdus », détaille-t-elle, en sus de « 360 familles de transporteurs inter-wilayas qui se sont retrouvées sans ressources ».
Citant les mêmes études, elle affirme que 35 % des administrations et des entreprises publiques ont suspendu leur activité et 63 % des travailleurs indépendants ont arrêté de travailler. 50 % d’entre eux ont pu reprendre le travail avant le rétablissement du confinement partiel qui, redoute-t-elle, « aura des retombées mortelles sur la classe moyenne ».
Tout cela, juge la dirigeante du parti de gauche, a fait que « la misère s’est généralisée », sachant que « 30 % des familles n’arrivent pas à payer leurs factures, tandis que la prime de 30 000 Da n’a touché que peu de ceux qui la méritent ».
Et de mettre en garde : « Nous nous attendons à ce que la deuxième vague du Hirak du 22 février 2019 aura une teneur sociale par excellence, sans perdre de vue les revendications politiques, les deux étant liées. »
Louisa Hanoune pointe du doigt « l’échec du gouvernement », et dénonce « une anarchie au sein des appareils de l’État », conséquemment à l’absence du président de la République pour cause de maladie avec, dit-elle, « des ministres qui agissent dans leurs secteurs comme ils veulent, comme si on était dans une situation de non-État. »
La SG du PT refuse toutefois d’aborder la question de la « vacance du poste de président de la République d’un point de vue constitutionnel ». « Je n’ai pas toutes les données nécessaires pour cela », explique-t-elle.