L’Algérie a décidé d’autoriser de nouveau l’importation de véhicules neufs. La mesure est contenue dans la Loi de finances complémentaire LFC 2020, qui est entrée en vigueur après sa publication au Journal officiel jeudi 4 juin.
Toutefois, les concessionnaires automobiles ne peuvent pas encore reprendre l’importation des véhicules. Ils doivent attendre la promulgation, d’ici juillet prochain, d’un nouveau cahier des charges qui fixe les conditions et modalités d’exercice des activités de concessionnaires de véhicules neufs, selon le ministre de l’Industrie et des Mines Ferhat Ait Ali.
Après l’entrée en vigueur du nouveau cahier des charges, les concessionnaires pourront déposer leurs demandes auprès du ministère de l’Industrie.
Ces demandes seront traitées dans un “délai d’un mois au maximum”, selon les termes du nouveau cahier des charges qui prévoit aussi “le droit de recours en cas de refus”, a précisé Ait Ali, au cours d’une rencontre avec les journalistes hier mercredi, rapporte l’agence officielle.
Après le traitement des demandes, la liste des concessionnaires autorisés à importer les véhicules, sera connue au cours du dernier trimestre 2020. Dans le meilleur cas, l’activité d’importation des véhicules ne pourra pas reprendre effectivement avant la fin de l’année en cours. Les premiers véhicules neufs importés ne peuvent théoriquement être mis sur le marché que vers la fin de l’année, selon le ministre.
Le cahier des charges version Ait Ali va exiger des concessionnaires “la possession des capacités nécessaires notamment “les showrooms, d’ateliers de services après-vente et du personnel qualifié.” Autrement, il privilégie des opérateurs ayant déjà exercé cette activité par le passé.
La nouveauté est que le concessionnaire ne peut pas importer un véhicule sans avoir au préalable une commande d’un client. “C’est fini les gigantesques stocks qu’on écoulait au gré de la conjoncture”, prévient M. Ait Ali, en rappelant que dans le cadre de la LFC 2020, la règle 51/49 est maintenue pour les activités d’achat/revente. Du coup, un étranger ne peut activer en Algérie en tant que concessionnaire sans partenariat avec une partie algérienne qui doit être actionnaire majoritaire.
Cette condition sera-t-elle appliquée pour les concessionnaires déjà installés comme Renault ou Peugeot ? Ait Ali a indiqué que toute personne intéressée par l’activité de concessionnaire doit avoir un nouvel agrément, y compris les anciens concessionnaires.
“Le nouveau cahier de charges est une remise des pendules à l’heure, une remise à zéro des agréments. Les agréments en tant que monteur ne sont pas transposables sur l’activité de concessionnaire, et c’est valable aussi pour les anciens agréments de concessionnaires”, a-t-il affirmé.
Pour les prix des véhicules, le nouveau cahier des charges va pousser les concessionnaires à vendre avec des marges de bénéfices “raisonnables”, selon le ministre, qui prévient toutefois que la dépréciation du dinar algérien aura ses répercussions certaines sur les prix des véhicules neufs. Surtout, les nouvelles taxes sur les véhicules contenues dans la LFC 2020 qui vont rendre plus chers les véhicules importés, notamment les grosses cylindrées.
Et il ne faut pas donc s’attendre à des miracles. Le prix d’un véhicule touristique “ne représente pas une priorité sociale” pour le gouvernement puisque “il ne s’agit pas d’un besoin de base”, soutient Ait Ali.