En Algérie, qui dit rentrée scolaire et universitaire, dit inévitablement retour des interminables embouteillages dans les grandes villes.
Depuis le 21 septembre dernier, date de la rentrée des classes dans le pays, des bouchons monstres ont fait leur réapparition sur les routes d’Alger.
Les automobilistes et les usagers de la route en général souffrent. Pour circuler et se déplacer dans la capitale, c’est le calvaire.
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Ces heures perdues, à faire du surplace sur les routes, pare-chocs contre pare-chocs, empoisonne la vie des automobilistes algériens. Pour certains, arriver à l’heure sur leur lieu de travail est devenu un véritable défi au quotidien.
« Je suis sorti de chez moi le matin à l’avance, et malgré ça, je suis arrivé au boulot avec 45 minutes de retard. J’ai mis 1h30 pour faire le trajet El-Biar-Oued Smar. Ça devient invivable », s’est plaint ce lundi matin un automobiliste sur Twitter.
A Alger, sur la rocade sud reliant Zéralda à Dar El Beïda (dans les deux sens), sur les grandes artères de Chéraga, Ouled Fayet, Dely Brahim, Ben Aknoun, Bab El Oued ou Alger centre, le trafic est dense dès les premières lueurs du jour.
» A 7h15 ce matin la côte de Bir Mourad Raïs était déjà bloquée. Il m’a fallu plus d’une heure pour arriver à Bouzareah. Je suis sorti tôt exprès, mais je crois que c’est devenu impossible d’échapper aux embouteillages, surtout le matin », a posté hier sur la page Info Trafic un internaute.
Gestion archaïque de la circulation
« C’est la même chose l’après-midi. Je suis sorti de Draria à 15h. Je suis arrivé à Staoueli à 16h15. Il n’y a même plus d’heures de pointe. C’est tout le temps comme ça. On dirait que personne ne travaille », a écrit un autre.
« Moi j’ai mis 2h15 du rond-point de Ouled Fayet à la place des Martyrs (Alger centre). Qui dit mieux ? », surenchérit un troisième internaute.
A Alger, aucun quartier n’échappe à ce calvaire. La capitale étouffe sous des kilomètres de bouchons. Une situation accentuée par le stationnement anarchique des automobilistes, l’absence de panneaux de signalisation, le manque de parkings, l’état de dégradation avancé de certaines routes, absence de moyens modernes de régulation de la circulation comme les feux tricolores, des trottoirs inexistants ou impraticables….
Excédés, des automobilistes appellent les pouvoirs publics à intervenir. « A chaque rentrée c’est la même chose. Cela fait des années qu’on nous parle d’un plan pour désengorger la capitale. Qu’est ce qui a été fait. Pourquoi rien ne change? », s’interroge un internaute sur Twitter.
« Le plan n’avait aucun sens. La plupart des projets ont été gelés ou sont tombés à l’eau », lui a répondu un autre.
« C’est vrai qu’on était bien au mois d’août. Mais il faut juste savoir s’adapter. Dans 10 mois les enfants seront en vacances et on pourra à nouveau respirer. Soyez juste un peu patients », ironise pour sa part un autre automobiliste.
Face aux problèmes de circulation dont souffre Alger, le gouvernement semble avoir déposé les armes. Les promesses faites par les autorités d’améliorer les conditions de circulation dans la capitale sont restées en l’état.
En 2016, un projet de doter 400 carrefours de la capitale de feux tricolores a été confié à une société algéro-espagnole, mais il a été abandonné, pour des raisons inconnues.
La mise en place de ce dispositif, qui devait entrer en service en décembre 2017, devrait coûter 15 milliards de dinars. Avec l’abandon de ce projet, la circulation automobile et la mobilité des Algériens dans la capitale est toujours gérée d’une façon archaïque, Alger étant l’une des rares villes au monde qui ne disposent pas de feux tricolores.