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Retraites : Benzaim dénonce une « injustice », Djaaboub rejette tout

Retraites : Benzaim dénonce une « injustice », Djaaboub rejette tout

La réforme du système des retraites en Algérie n’est pas pour demain. Ce jeudi 8 avril le ministre du Travail et de la sécurité sociale a réitéré la position du gouvernement sur cette réforme.

En janvier dernier, devant les élus de l’APN, El Hachemi Djaaboub avait écarté le retour à la retraite proportionnelle et sans condition d’âge.

 « La procédure de départ à la retraite proportionnelle et sans condition d’âge est intervenue dans une conjoncture exceptionnelle, en 1997, en raison de la situation économique qu’avait connue le pays suite à l’application du programme du FMI, qui a entraîné la fermeture de nombreuses entreprises et le licenciement d’un grand nombre de travailleurs », avait-il soutenu.

Déficit de la CNR : Djaaboub compare avec la France

Ce jeudi, Djaaboub a de nouveau écarté toute révision du régime des retraites, qui a suscité de vives polémiques ces derniers mois.

« Ouvrir ce dossier, dans les conditions actuelles, ni les moyens ni le moment ne le permettent », a déclaré El Hachemi Djaaboub ce jeudi au Conseil de la nation (Sénat).

Se faisant, Djaaboub a minimisé le déficit de la Caisse nationale de retraite (CNR), en comparaison avec d’autres pays notamment développés, citant le cas de la France « avec un déficit de 44,4 milliards d’euros ».

« Nous ne sommes pas à ce niveau de déficit », s’est félicité Djaaboub tout en assurant que « l’État ne laissera jamais tomber les retraités ».

En janvier dernier, le directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR), Slimane Melouka, a évalué le déficit annuel de la caisse à 700 milliards de DA.

Le sénateur Abdelouahab Benzaim a fait, ces dernières semaines,  des déclarations fracassantes accusant les ex-cadres supérieurs de l’État, mais aussi les anciens élus d’être en partie à l’origine du déficit de la CNR.

Ce jeudi, le sénateur Abdelouahab Benzaim a qualifié de « nouvelle réjouissante » l’annonce du départ éventuel d’un million de travailleurs en retraite sans condition d’âge ou à la faveur de la retraite proportionnelle.

« C’est une nouvelle réjouissante, puisque ce sont autant de personnes qu’on peut recruter, à charge pour l’État d’apporter sa contribution par le biais du Trésor public », a plaidé Benzaim qui entrevoit tout le bien qu’offre cette opportunité en matière de recrutement.

Un enthousiasme que tempère Djaaboub qui relève qu’il faudrait assurer « 540 milliards de DA que la CNR doit de se débrouiller et qui vont venir alourdir son déficit ». « Or, dans l’état actuel des capacités (financières) de l’État », cette possibilité est exclue par le ministre du Travail.

« C’est une injustice »

Pour faire face au déficit abyssal de la Caisse nationale de retraite (CNR), le sénateur a proposé de faire en sorte que la Caisse se renfloue directement de l’argent du Trésor public.

« De cette façon, on va régler le problème définitivement. Les retraités sont lassés de devoir attendre s’ils vont toucher ou pas leur pension », tance le parlementaire qui prend fait et cause pour le départ à la retraite anticipée, notamment les personnes à mobilité réduite et les travailleurs exerçant une activité pénible.

« Comment demander à un salarié qui a perdu sa jambe ou un non-voyant de travailler jusqu’à l’âge de 60 ans. C’est une injustice », a-t-il lancé. Le sénateur juge tout aussi injuste qu’un salarié ayant atteint 60 ans d’âge dont 32 ans de cotisations, ne perçoivent sa pension qu’à 80%.

Le sénateur Benzaim trouve anormal que l’État injecte des centaines de milliards pour venir en aide à des entreprises publiques en grandes difficultés financières, souvent sans résultat, au moment où il ferait d’aider la CNR.

Le sénateur a interpellé le ministre de l’emploi sur les cas de travailleurs qui prolongent « sur la base d’une simple demande » leurs années de travail jusqu’à 5 ans années supplémentaires au-delà des 60 ans légaux.

 « Je vous exhorte M. le ministre à supprimer cette disposition. À 60 ans, un travailleur doit laisser sa place », réclame le sénateur. Et de s’interroger : « Comment de cette manière pourrait-on recruter des universitaires ? Des diplômés attendent d’être recrutés alors qu’il y a des gens qui prolongent de 5 ans après 60 ans ».

Le sénateur a exhorté le ministre à « marquer son empreinte » en lançant un chantier de réforme du système de retraite avant le départ du gouvernement après les élections législatives du 12 juin prochain.

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