Fiasco, échec, déroute….. le football algérien a vécu une année 2017 mouvementée, marquée par une élimination prématurée de l’équipe nationale dès le premier tour de la CAN au Gabon et son incapacité à se qualifier pour une troisième fois de rang au Mondial 2018 en Russie, au moment où l’ancien président de la fédération algérienne (FAF) Mohamed Raouaroua a cédé sa place après deux mandats de rang. Zoom sur une année à mettre aux oubliettes.
Après avoir surfé avec le niveau mondial, notamment lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil, l’équipe nationale est descendue si bas pour toucher le fond en 2017, résumant tout le malaise qui ronge les Verts, victimes de décisions irréfléchies et hasardeuses.
Le cuisant échec était programmé dans une équipe nationale qui a connu la succession de quatre sélectionneurs depuis le début de la campagne qualificative pour la Coupe du monde en octobre 2016. Un triste record qui reste unique dans les annales du football mondial.
De Rajevac à Madjer…..l’EN touche le fond
L’instabilité criarde au niveau de l’encadrement technique national a fini par avoir raison d’une équipe nationale qui aurait besoin de plus de sérénité pour pouvoir atteindre ses objectifs.
Arrivé en remplacement du Français Christian Gourcuff, le technicien serbe Milovan Rajevac, est resté l’espace d’une seule rencontre face au Cameroun (1-1) en ouverture des qualifications du Mondial 2018, avant d’être poussé vers la porte de sortie par les joueurs pour céder sa place à Georges Leekens.
Le Belge, dont il s’agissait de son deuxième passage chez les Verts, a entamé ses fonctions avec une défaite en déplacement face au Nigeria (3-1). Un revers qui avait sonné le glas d’une équipe ne pouvant plus tenir le rythme imposé par les « Super Eagles ». Un revers fatal et lourd de conséquences qui allait diminuer sensiblement les chances d’une qualification pour le rendez-vous russe.
Toujours sous la conduite de Leekens, les Verts se sont fait éliminer, sans gloire, dès le premier tour de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2017 disputée au Gabon avec un triste bilan d’une défaite et deux matchs nuls. Sous pression, l’ancien président de la FAF Mohamed Raouaroua a trouvé en Leekens son bouc émissaire, le poussant vers la démission au lendemain du dernier match du premier tour face au Sénégal (2-2), synonyme d’élimination.
Alcaraz éjecté au bout de six mois
L’année 2017 n’a pas été sans conséquences aussi pour la FAF, qui a vu l’élection de Kheïreddine Zetchi à sa tête le 20 mars en remplacement de Mohamed Raouraoua, parti au bout de deux mandats de rang.
Le changement fut brutal pour l’instance fédérale, réputée jadis par une gestion exemplaire et qui s’est retrouvée quelques mois plus tard dans la tourmente, faute de bonne décisions. Aussitôt arrivé, Zetchi s’est trompé sur le choix du sélectionneur en confiant les règnes de l’équipe nationale en avril dernier à l’Espagnol Lucas Alcaraz, qui venait d’être débarqué de la modeste formation de Grenade (Liga espagnole).
Manquant terriblement d’expérience sur le plan continental, Alcaraz s’est avéré un mauvais choix de Zetchi, la sélection ayant touché le fond en se faisant éliminer de la course au Mondial russe après une double défaite en l’espace de trois jours face à la Zambie (3-1, 1-0) en septembre dernier.
Critiqué par les médias, le patron de la FAF a fini par céder aux pressions en sacrifiant le technicien andalou à l’issue de la défaite essuyée à Yaoundé face au Cameroun (2-0) au mois d’octobre.
Appelé à redresser la sélection, Zetchi décida de rompre avec l’entraîneur étranger en engageant les services de l’ancien international Rabah Madjer, assisté de Meziane Ighil et Djamel Menad.
Le trio entame son aventure avec les Verts par un match nul à Constantine face au Nigeria 1-1 en clôture des qualifications de la Coupe du monde 2018 (l’Algérie a finalement gagné sur tapis vert 3-0 cette rencontre puisque le Nigeria a utilisé un joueur suspendu), avant de permettre à l’équipe nationale de renouer avec la victoire, en amical face à la Centrafrique (3-0).
Joueur historique des Verts et Ballon d’Or africain 1987, Madjer est appelé à faire mieux que ses prédécesseurs pour permettre aux Verts notamment de retrouver des couleurs sur le plan continental où ils ne font plus peur, en témoigne leur 58e rang au classement FIFA du mois de décembre.
Un symposium sur le renouveau du football national
La FAF a organisé les 11 et 12 décembre un symposium sur le renouveau du football, un rendez-vous qui s’est déroulé en présence d’experts qui se sont attelés durant deux jours à trouver les remèdes pour « réanimer » une discipline aux abois.
En position faible, Kheireddine Zetchi a demandé davantage de temps, de patience et de sérénité pour pouvoir redresser la situation du football algérien, qui traverse des moments difficiles après une période d’euphorie. »Nous sommes sortis de ce symposium avec beaucoup de points positifs, mais j’assure que je n’ai pas une baguette magique pour mettre en application du jour au lendemain toutes les recommandations de cette rencontre », a déclaré Zetchi, assurant que la rude mission de redressement du football algérien nécessite un travail de longue haleine. « Même si on arrive à appliquer toutes les recommandations dont plusieurs dépassent nos prérogatives, il faudra du temps pour récolter les fruits, alors il ne faut pas s’attendre à des miracles dès demain, a-t-il averti.
Durant deux jours de travaux, les huit ateliers installés ont préconisé 80 recommandations, notamment sur le football amateur et professionnel, son organisation, sa refonte, l’arsenal juridique à mettre en place, l’arbitrage, l’éradication de la violence, la rationalisation de l’utilisation des infrastructures ainsi que la médecine sportive et la lutte contre le dopage.
Le temps nous dira si cette étape de réflexion est meilleure ou pas que les Assises nationales du football organisées en 1995 sous l’ère de l’ancien président de la FAF le regretté Rachid Haraigue. Des recommandations n’ont pas trouvé de suite pendant 22 ans.