Politique

Révision de la Constitution : le RCD refuse de participer

Le RCD a condamné ce jeudi « l’autoritarisme et le mépris des tenants du pouvoir envers les populations », qualifiant le récent projet de révision constitutionnelle de « triturations » destinées à « sauver le système en place ».

« Ceux qui accordaient un peu de crédit aux décideurs du système dans l’existence d’une quelconque volonté de démocratisation de la vie publique vérifient à leurs dépends [sic] que le pouvoir n’est mu que par le contrôle de la société », indique le RCD dans un communiqué publié à l’issue de la réunion en session ordinaire de son secrétariat national ce jeudi.

« A l’heure du coronavirus, les dirigeants de fait continuent de s’ingénier à trouver les artifices et autres moyens pour venir à bout d’une mobilisation citoyenne qui durant une année a su redonner espoir, libérer des énergies et remobiliser les citoyens », estime le parti.

« Pendant ce temps, de nouvelles dispositions liberticides sont introduites pour pourchasser les citoyens, notamment, les militants qui oseraient la moindre critique contre l’arbitraire. La normalisation de la presse privée ne se fait plus seulement par l’intermédiaire de la manne financière de l’ANEP. La main de l’étranger et l’atteinte à l’unité nationale comme celle de l’atteinte au moral d’une institution sont brandies sous différents fallacieux prétextes », fustige le RCD.

Le parti critique la décision “de mettre fin purement et simplement à l’année scolaire et universitaire”, alors que  “comme partout dans le monde, il s’agit de rechercher des solutions moins expéditives pour sauvegarder l’intérêt des élèves et des étudiants ainsi que du fonctionnement futur du secteur”.

Pour le RCD, “dans les faits, le régime prépare une véritable explosion sociale comme alternative au mouvement pacifique de Février. Ce n’est pas la ridicule révision du SNMG qui pourra convaincre les millions de citoyens jetés dans le chômage et la précarité de faire confiance à un pouvoir préoccupé par sa seule survie ».

Le RCD cite la situation à Sonatrach où “une note datée du 12 avril dernier indique que la révision du budget 2020 se traduira pour la seule activité forage par des compressions d’effectifs dans les filiales (ENTP, ENAFOR ENSP, BJSP, MIA, BASP, HESP).” “L’impact de cette réduction du plan de charge sur les sociétés de gardiennage et de catering « pourrait atteindre le licenciement de 5200 agents pour 2020 », conclut le rédacteur du document”, ajoute le RCD, qui s’interroge sur le sort “des milliers de travailleurs mis à la porte du fait d’une brutale décision de mettre fin au montage dans plusieurs branches industrielles et les mises à l’arrêt d’entreprises faute d’intrants ?”

Il rappelle qu’à cela s’ajoute « l’instauration d’un climat de règlement de comptes factionnels pour le contrôle des appareils de répression politique et sociale ».

« C’est dans cette atmosphère, pour le moins surréaliste, que les parrains du système publient les triturations qu’ils comptent introduire dans la constitution pour tenter de sauver le système en place », dénonce le RCD, qui « condamne l’autoritarisme et le mépris des tenants du pouvoir envers les populations. Il ne saurait s’inscrire dans une démarche qui tourne le dos à la souveraineté du peuple et à son droit inaliénable de refonder son Etat et de se donner les institutions de son choix »

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