Le président du parti Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, s’est interrogé ce jeudi dans son intervention prononcée lors de la réunion de l’opposition sur la suite à donner de l’action de l’opposition, dans le contexte des manifestations populaires touchant le pays.
« L’opposition, qui a certainement contribué à cette prise de conscience de la nature autoritaire du pouvoir politique en place et de la primauté qu’il accorde à sa survie sur les intérêts vitaux de la Nation, est elle-même interpellée pour traduire en initiatives et action politique les aspirations exprimées par le peuple algérien », a estimé Ali Benflis dans son intervention reprise dans un communiqué diffusé ce jeudi.
L’ex-chef du gouvernement du président Bouteflika entre 2000 et 2003 s’est en outre dit « heureux de constater qu’un consensus s’est déjà dégagé sur des éléments du message populaire », à savoir « le soutien total aux marches populaires pacifiques », « le rejet catégorique du 5e mandat et la demande de retrait de la candidature du président malade », « le boycott de l’élection présidentielle », « le rejet dans la forme et dans le fond de la « lettre aux Algériens » du 3 mars ».
« C’est déjà beaucoup et pas assez, dans la situation actuelle », a estimé l’ex-chef du gouvernement de Bouteflika. « Que devons-nous faire, maintenant pour être en symbiose avec les aspirations populaires si le 5e mandat est maintenu et que le pouvoir en place s’enferme dans son obstination obsessionnelle à vouloir opérer un coup de force électoral pour détourner une fois de plus la volonté populaire ? », s’est interrogé Benflis.
« Que devons-nous faire pour sauver notre pays si cette obstination exacerbait la situation et mettait en danger la stabilité et la sécurité nationale ? N’avons-nous pas la responsabilité, en tant qu’opposition de réfléchir à des démarches de sortie de crise qui s’inscrivent dans la lignée des exigences populaires ? », s’est encore interrogé le président de Talaie El Hourriyet, estimant que « ce sont là des questionnements dont nous sommes tous conscients et qui doivent être au centre de nos discussions ».
« Face à la gravité de la situation, nous devons laisser de côté toutes nos divergences, taire nos différences, nos sensibilités, nos susceptibilités, pour nous concentrer sur un seul impératif, la sortie de la crise politique dans laquelle s’enfonce notre pays », a affirmé Ali Benflis.