Le Conseil constitutionnel a annoncé, dimanche 2 juin, l’impossibilité de tenir des élections présidentielles pour le 4 juillet prochain, rejetant les deux dossiers de candidatures qui avaient été déposés auprès de l’institution et ouvrant la voie aux incertitudes sur la suite des évènements. Ce vendredi, les Algériens devraient sortir pour de nouvelles manifestations à travers tout le pays, pour la 16e semaine consécutive depuis le 22 février.
Voici les principales étapes qu’a connues l’Algérie ayant mené à la situation actuelle.
Le 22 février, des centaines de milliers d’Algériens sortent manifester dans les rues partout dans le territoire national pour protester contre l’annonce du cinquième mandat du président Bouteflika. Les vendredis qui suivent deviendront tous des journées de manifestations pacifiques, avec parfois des millions d’Algériens dans les rues.
Le 11 mars, au lendemain de son retour de Suisse où il a séjourné pendant deux semaines à l’hôpital, le président Bouteflika annonce l’annulation des élections prévues le 18 avril et leur report à une date ultérieure non fixée. Il annonce également qu’il ne sera pas candidat pour un cinquième mandat, et qu’une conférence nationale de consensus sera organisée en vue d’établir une nouvelle constitution et mettre les bases d’une « deuxième république ».
Après plusieurs semaines de manifestations et des messages contradictoires effectués par le chef d’état-major, l’armée entre en scène de manière directe le 2 avril. L’armée annonce ce jour-là officiellement ne plus reconnaître l’autorité du président Bouteflika. Gaïd Salah somme l’application immédiate de l’article 102, chose qui sera faite deux heures plus tard. Le président Bouteflika annonce sa démission après près de 20 ans de règne.
Une semaine plus tard, le 9 avril, malgré l’hostilité des manifestants, le président du Conseil de la Nation Abdelkader Bensalah prend officiellement ses fonctions de chef de l’État en vertu de l’article 102 de la Constitution, pour une durée maximale de 90 jours qui devait voir l’organisation d’une élection présidentielle à laquelle Bensalah ne peut pas être candidat.
Le lendemain 10 avril, le décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour la prochaine élection présidentielle est publié sur le journal officiel, et prévoit l’élection présidentielle pour le jeudi 4 juillet. La date limite du dépôt de candidature est fixée pour le 25 mai, soit 45 jours après la convocation du corps électoral comme le prévoit la constitution.
Seuls deux candidats, inconnus du paysage politique, présentent un dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel. Ce dernier se donne une semaine comme le stipule la constitution pour statuer sur les deux dossiers. Ce sera chose faite le 2 juin, jour durant lequel le Conseil annonce sans explication le rejet des deux candidatures et le maintien de facto du chef de l’État à son poste au-delà du 9 juillet, date à laquelle son mandat se termine en vertu de la constitution, et jusqu’à l’élection d’un nouveau président et sa prestation de serment.