L’ONG internationale Greenpeace vient de lancer une alerte sur un « risque très élevé » de pénurie d’eau et de nourriture dans les pays arabes dont l’Algérie.
Ces derniers tiennent un sommet à Alger dans une conjoncture particulière, marquée par des chamboulements géopolitiques et climatiques mondiaux.
| Lire aussi : L’Algérie peut témoigner des conséquences du changement climatique
Il est d’ailleurs attendu des chefs d’Etat de la région un consensus dans leur réponse aux défis du changement climatique et de la sécurité alimentaire. Dimanche 6 novembre, l’Egypte devrait abriter le sommet mondial sur le climat, COP27.
| Lire aussi : Inondations, incendies : l’Algérie au cœur des enjeux climatiques
C’est dans ce contexte que la célèbre ONG s’est exprimée ce mercredi 2 novembre, en revenant sur les résultats d’une étude publiée en septembre dernier portant sur le climat, l’agriculture et des ressources en eau dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, et à laquelle ont pris part plusieurs chercheurs.
Au vu des résultats de l’étude qui a porté sur six pays (l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, le Liban et les Emirats arabes unis), l’ONG met en garde contre un risque « très élevé » de pénurie de nourriture et d’eau dans la région.
Le rythme du réchauffement dans la région est plus élevé que dans le reste de la planète depuis 1980. Il évolue à un rythme de 0,4 degrés Celsius par décennie. C’est quasiment le double de la moyenne mondiale du réchauffement climatique. L’étude prévoit même des températures infernales dans certaines régions, jusqu’à 56 degrés.
Les pauvres et les agriculteurs très exposés
Ce qui conduit les auteurs de l’étude à conclure que les 400 millions d’habitants du monde arabe risquent de connaître une situation difficile faite de températures extrêmes et de pénurie d’eau et de nourriture.
Les changements climatiques risquent en effet de donner lieu à des « sécheresses prolongées » et à une élévation du niveau de la mer. Le risque de pénurie d’eau est qualifié de « très élevé », avec des répercussions négatives potentielles sur l’agriculture et la santé humaine.
Les Etats de la région figurent parmi les plus gros importateurs au monde de produits alimentaires, notamment les céréales qui connaissent une tension mondiale depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Selon Greenpeace, qui cite les résultats de la même étude, les dérèglements redoutés impacteront en premier lieu les agriculteurs et les personnes les plus pauvres, à cause de leurs faibles revenus qui ne leur permettent pas de faire face à la nouvelle situation et à leur dépendance de « l’agriculture locale ».
Ces catégories sont les plus exposées, aux phénomènes extrêmes, aux très fortes hausses des températures et aux pénuries d’eau. Des franges vulnérables qui font les frais du comportement de ce que l’ONG appelle les « pollueurs historiques » qui refuseraient d’appliquer le principe du « pollueur-payeur ».