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Riyad Mahrez : de la déprime et deux cas à méditer

Riyad Mahrez a le cafard. Si bien qu’après son transfert avorté à Manchester City, l’international algérien n’a plus remis les pieds au centre d’entraînement de Leicester. Cela fait désormais quatre jours que le Fennec ne s’entraîne plus avec son club. Il devrait également ne pas participer à la rencontre, ce samedi, face à Manchester City, après avoir déjà manqué deux matchs, contre Everton (défaite 2-1) et Swansea (1-1).

« Riyad est très abattu après ce qu’il s’est passé ces derniers jours. Il ne comprend pas la décision de Leicester. Rejoindre Manchester City pour travailler avec Pep Guardiola aurait été un rêve pour lui », déclarait l’un de ses proches le soir du 31 janvier, jour de clôture du mercato.

Au-delà de sa déprime, le joueur manifesterait par ses absences répétées son mécontentement envers ses dirigeants qui ont décidé de le retenir contre son gré, alors même qu’ils lui avaient promis un bon de sortie.

 Tandis que Manchester City avait formulé une offre de plus de 60 millions d’euros incluant dans la transaction un joueur, les Foxes auraient exigé un montant oscillant entre 80 et 90 M€, en plus du joueur, dont ils auraient souhaité que celui-ci soit Yaya Touré ou Eliaquim Mangala, selon France Football.

Si Claude Puel, le coach de Leicester, espère que son joueur « puisse passer à autre chose et se concentrer sur le reste de la saison », la direction du club n’a pas forcément fait le choix de l’apaisement en infligeant à son ailier une sanction de 200.000 livres pour ses absences.

Face à ce malaise qui s’enlise entre les deux parties, l’association anglaise des footballeurs professionnels a proposé au club de servir de médiateur en vue de résoudre ce conflit. Mais ni le club ni le joueur n’ont pour le moment accepté l’offre, indique Sky sports.

Quand la tête n’y est plus…

Évidemment, Mahrez, dont le contrat avec Leicester court jusqu’en 2020, a tout intérêt à jeter un mouchoir sur sa frustration et livré à nouveau des performances de haut vol jusqu’à la fin de saison, celles qui lui ont permises d’attirer la convoitise des plus grands.

Rabah Madjer, son sélectionneur national, ne dit pas autre chose : « C’est vrai que Mahrez mérite actuellement mieux que Leicester. Mais il ne faut pas oublier non plus que c’est Leicester qui l’a mis sur les bons rails. Moi, je lui conseille de reprendre l’entraînement et de travailler dur, même si le transfert a échoué ».

Mais voilà. Quand la tête n’y est plus, les jambes suivent rarement. Le cas de Jean-Michaël Seri pourrait être une projection de celui de Mahrez.

L’été dernier, l’international ivoirien qui évolue dans le championnat de France sous les couleurs de l’OGC Nice était tout proche de s’engager avec le FC Barcelone, le club de ses rêves. Mais dans les derniers souffles du mercato, le transfert a échoué. Le milieu relayeur (dont la clause libératoire était évaluée à 40 M€), avait alors accusé ses dirigeants d’avoir demandé trop d’argent, sachant que le club catalan venait d’empocher 222 millions d’euros avec la vente de Neymar au PSG.

« Les dirigeants n’ont pas tenu leur promesse, en demandant pour moi plus d’argent qu’il n’était stipulé. De ce que j’ai pu constater, mon départ de Nice n’a pas pu se concrétiser pour des raisons financières. Mon cœur s’est changé en pierre lorsque j’ai vu que l’opération était rompue de manière incompréhensible. Donc je suis allé dans les bureaux de Nice pour voir les dirigeants et comprendre ce qui s’était passé. Et j’ai explosé ! Je peux vous assurer que les murs ont tremblé », confiait le joueur à la presse française quelques semaines après cet incident.

Ce à quoi Jean-Pierre Rivère, le président du club niçois, s’est défendu en expliquant que c’est le Barça qui a fait volte-face au dernier moment.

« Je me sens mal. Je ne vais pas mentir, je suis très touché. Mon rêve d’aller au Barça a été brisé et ça, pour moi, c’est terrible. Je veux être optimiste et penser qu’il y a encore des chances. Que les deux clubs recommenceront à parler tranquillement et parviendront à un accord », continuait de confier l’international ivoirien à la presse.

Au contraire de Leicester, l’OGC Nice avait voulu se montrer compréhensif et laissé quelques jours de repos au joueur pour se remettre de sa déception. Élément incontournable du jeu de son équipe, Jean-Michaël Seri a pourtant livré des performances en deçà de ses précédentes saisons lors de la première partie du championnat. Comme si quelque chose s’était cassé.

Même si, côté communication, le discours est devenu plus lisse : « Je veux enchaîner avec une grande saison. Je ne veux rien prouver à qui que ce soit. Je veux juste montrer à Nice que je suis resté parce que j’aime ce club, pas par dépit », déclarait-il ainsi à France Football en novembre dernier.

Son cas peut être étendu à celui d’un autre joueur, Thomas Lemar. Proche de quitter l’AS Monaco pour Liverpool l’été dernier, le jeune international français (22 ans) peine visiblement à tourner la page de ce transfert capoté.

Depuis le début de saison, l’attaquant n’est pas parvenu à retrouver son niveau de jeu et a surtout connu une blessure qui l’a écarté des terrains près d’un mois. Résultat : un bilan mitigé à la trêve hivernal, reflété par de ternes statistiques pour un joueur de son potentiel (2 buts et 4 passes décisives en 16 matchs disputés).

Reste à savoir si, de son côté, Riyad Mahrez saura se remettre rapidement de cette désillusion. D’autant plus qu’El Khadra pourrait être une victime indirecte de ce transfert avorté, Madjer comptant sur son N.7 en vue des échéances à venir et de la préparation aux éliminatoires de la prochaine CAN.

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