Belkacem Mellah, membre fondateur du RND a accusé, ce mercredi 20 mars, Ahmed Ouyahia d’avoir écarté les membres fondateurs du parti et d’avoir ouvert la porte à des non militants.
« Il est regrettable qu’aucun membre fondateur du parti ne soit resté. Les membres ont tous été écartés et marginalisés, remplacés par des fonctionnaires politiques. Des anciens ministres comme Chérif Abbas, Benbouzid, Yahid Guidoum, Derrouaz ont été éloignés. Le RND a été loué à ceux qui ont de l’argent, venus pour leurs intérêts personnels uniquement. Aujourd’hui, je dis aux fondateurs que le RND ne meurt pas », a-t-il déclaré sur TSA Direct.
Belkacem Mellah appelé à la tenue en urgence d’un congrès extraordinaire « rassembleur » du RND, dès avril prochain. « Nous voulons l’organiser entre le 4 et le 15 avril 2019. Nous sommes déjà 500 à le réclamer. Nous aspirons à faire revenir tous les militants et élus du parti. En 2016, j’étais le seul à me porter candidat pour le poste du secrétaire général du parti. J’ai en quelque sorte donné de la légitimité à Ahmed Ouyahia. Ouyahia a livré les bureaux de wilayas du parti à des commerçants. Il a chargé Abdesselam Bouchouareb de la gestion du parti pendant plusieurs années. Bouchouareb a attiré les gens fortunés vers le parti », a-t-il accusé.
« Ouyahia ne sait pas communiquer »
Interrogé sur la récente lettre adressée aux militants par le SG du RND appelant le pouvoir à « répondre rapidement aux revendications du peuple », Belkacem Mellah a estimé qu’Ouyahia aurait dû dire la même chose lorsqu’il était encore Premier ministre.
« Ouyahia avait le pouvoir de prendre des décisions. Je l’aurai salué s’il avait déclaré qu’il avait commis des erreurs et qu’il quittait le gouvernement pour rejoindre le mouvement populaire. Ouyahia a servi l’État pendant vingt-cinq ans, c’est l’âge de la génération qui est dans la rue. Les partis comme le FLN et le RND se sont fermés sur eux-mêmes. Les mêmes têtes tournent à l’APN, au Sénat et ailleurs », a-t-il noté.
Au gouvernement, Ouyahia a, selon lui, géré 600 milliards de dollars. « Ouyahia ne sait pas communiquer. Il y a des choses qui ne se disent pas en public comme avouer que « le couteau a atteint l’os » (à propos de la situation financière du pays) », a-t-il souligné
« Je dénonce ceux qui disaient « Fakhamatou al rais » et qui le lâchent aujourd’hui »
Belkacem Mellah, qui était dans la direction de campagne de Bouteflika, dit rester fidèle au président Bouteflika « jusqu’au 28 avril 2019, date de la fin de son mandat ». « Je ne l’abandonne pas en cours du chemin. Je reste discipliné comme Soldat. Bouteflika est un moudjahid, il s’est engagé à partir. Je dénonce ceux qui disaient « Fakhamatou al rais » et qui le lâchent aujourd’hui. Qu’ils soient patients, il ne reste qu’un mois. Je rappelle que les partis comme le RND et le FLN ont appelé le président à se présenter pour un cinquième mandat. Pourquoi, ils n’ont pas continué le chemin avec lui ? », s’est-il demandé.
Belkacem Mellah a appelé à l’organisation d’une élection législative anticipée pour régler partiellement la crise politique actuelle, marquée par l’incapacité de former un gouvernement. « Si j’étais à la place de Noureddine Bedoui (Premier ministre), qui appartient la génération de l’indépendance, je nommerais que des jeunes, des nouvelles figures. Pas de recyclage des anciens responsables ! », a-t-il préconisé.