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Robe kabyle : une polémique inutile évitée à Bejaia

Robe kabyle : une polémique inutile évitée à Bejaia

Une lycéenne de Béjaïa a été empêchée d’entrer en classe vêtue d’une robe traditionnelle kabyle. L’incident a eu lieu au lendemain de la rentrée scolaire 2023-2024. Tout est vite rentré dans l’ordre cependant et l’Algérie a évité une énième polémique inutile.

La fille est scolarisée au lycée Berchiche d’El Kseur, dans la wilaya de Béjaïa. En se présentant devant le portail de l’établissement mercredi 20 septembre, il lui a été signifié qu’elle ne pouvait pas y entrer à cause de l’habit qu’elle portait : une robe kabyle.

Elle est aussitôt rentrée chez elle pour informer sa mère, qui se trouve être une femme de culture, universitaire et militante de la cause amazighe. Lynda Ouattah est responsable du département de la langue Amazighe à l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa. Elle a fait partie de la première promotion des étudiants de la langue Amazighe en Algérie dans les années 1990.

La robe kabyle suscite une polémique à Bejaia

Elle n’a pas accepté qu’on puisse renvoyer sa fille pour un tel motif. Non seulement elle s’est rendue dans l’établissement pour exiger des explications, mais elle a aussi ébruité l’affaire sur les réseaux sociaux. Sa vidéo a été largement partagée et a suscité de nombreuses réactions d’indignation et de solidarité avec la mère et sa fille.


Lynda Ouattah raconte que, aussitôt informée par sa fille de ce qui s’est passé, elle s’est rendue au lycée avec ses trois filles, toutes habillées en robe kabyle. On lui a expliqué que la lycéenne a été renvoyée au motif qu’elle ne portait pas un « habit réglementaire« .

« C’est quoi alors la tenue réglementaire ?« , leur a-t-elle rétorqué, tout en insistant que sa fille n’était pas habillée d’une manière indécente.

Après une explication avec des fonctionnaires du lycée, elle a pu faire entrer sa fille en classe, vêtue de la même tenue.

La vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux a été largement partagée. La mère de famille y affirme sa détermination à continuer à envoyer ses filles à l’école en robe kabyle et à porter elle-même cet habit traditionnel qui, dit-elle, reflète son identité.

Une vive polémique s’est vite engagée sur les réseaux sociaux. Certains sont même allés vite en besogne en faisant le parallèle avec l’affaire de l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires en France, sur décision du gouvernement.

À Béjaïa, il s’agit d’un acte isolé qui ne peut même pas être imputé au directeur de l’établissement, encore moins à la direction de l’éducation.

Dans la même journée, le premier responsable du lycée s’est excusé, tuant dans l’œuf une polémique qui aurait pu être préjudiciable à tout le monde.

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