search-form-close
Rôle de la Présidence dans la crise de l’APN : l’oracle Ouyahia a parlé

Rôle de la Présidence dans la crise de l’APN : l’oracle Ouyahia a parlé

« La Présidence n’a rien à voir dans ce qui se passe à l’APN ». Ahmed Ouyahia a voulu coupé court aujourd’hui à toutes les rumeurs donnant la présidence comme ayant une main dans le conflit qui oppose les députés de l’Alliance Présidentielle au président de l’Assemblée nationale (APN) Said Bouhadja à qui le Premier ministre a conseillé de faire preuve de « sagesse » en quittant son poste.

A croire donc Ahmed Ouyahia, la Présidence n’y est pour rien et ne peut pas s’immiscer dans les affaires internes à l’Assemblée du fait que la Constitution ait clairement énoncé la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

Le président de l’APN dit la même chose ou presque. Dans l’entretien qu’il a accordé, jeudi 4 octobre à TSA, il a mis la révolte des députés contre son autorité dans le case du ‘’conflit partisan’’. «C’est une action illégale réfléchie et menée dans un cadre strictement partisan. Ceux qui s’agitent pour demander mon départ ont agi en leur qualité de militants au sein des partis politiques et non comme des élus du peuple à la chambre basse. C’est un conflit qui relève des lois sur les partis politiques », a-t-il soutenu, non sans insister : «Si la présidence était contre moi, elle m’aurait informé et la question serait résolue tout simplement; ce qui n’est pas le cas. Je répète qu’il s’agit d’une action illégale montée dans un cadre partisan ».

S’il récuse toute immixtion, jusqu’ici, de la présidence dans sa guerre avec les députés de la majorité, Said Bouhadja n’a pas moins assuré de sa disponibilité à se soumettre une intrusion dans le dossier, même en sa défaveur. Mieux, lui qui se dit « légaliste », il n’a pas hésité à solliciter l’arbitrage présidentiel sur le dossier et qu’il s’y soumettra même si le verdict est en sa défaveur. «La destitution par une décision de la présidence, oui, mais la démission sous la pression, non », a-t-il soutenu, dans l’entretien qu’il a accordé mercredi 3 octobre à El Watan.

En outre, Said Bouhadja n’a pas hésité à dénoncer publiquement ses adversaires, le ministre des relations avec le Parlement Mahdjoub Beda et le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, qui selon lui auraient parlé d’un « message de la présidence » l’invitant à débarrasser le plancher.

Ainsi, sciemment ou non, Said Bouhadja a totalement engagé la responsabilité de la Présidence dans cette affaire. Et à y bien regarder, c’est là une maladresse politique de sa part.

En revanche, ses adversaires se sont montrés, sur ce coup, plus adroits et plus affûtés, politiquement s’entend. A aucun moment, ils ont mêlé la présidence dans la crise, publiquement du moins et d’une quelconque façon que ce soit, préférant mettre en avant l’argument de la majorité parlementaire qui n’a plus confiance dans le président de l’APN.

Reste une question : le secrétaire général du FLN et les députés de la majorité ont-ils agit de leur propre chef en décidant du jour au lendemain de mettre en péril la stabilité de l’une des institutions qui, avec la présence en son sein des partis d’opposition et des débats parfois houleux qui y sont menés, sert d’alibi démocratique au pouvoir notamment auprès de ses partenaires étrangers ?

Une telle hypothèse paraît invraisemblable surtout que le conflit vient d’entamer sa deuxième semaine, avec la perspective d’un enlisement, comme l’a laissé entendre Ouyahia, ce samedi.

  • Les derniers articles

close