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RSF appelle les autorités algériennes à libérer « de toute urgence » le journaliste Said Chitour

L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a de nouveau appelé mercredi les autorités algériennes à libérer « de toute urgence » le journaliste Said Chitour, en prison depuis une année. Fixeur et collaborateur pour de nombreux médias internationaux, dont la BBC et le Washington Post, Saïd Chitour a été arrêté le 5 juin 2017 à l’aéroport d’Alger par les services de sécurité.

Déféré au tribunal de Dar El Beïda qui l’a placé aussitôt sous mandat de dépôt, il est poursuivi pour « intelligence avec une puissance étrangère » en vertu de l’article 65 du code pénal qui dispose : «Est puni de la réclusion perpétuelle quiconque, dans l’intention de les livrer à une puissance étrangère, rassemble des renseignements, objets, documents ou procédés dont la réunion et l’exploitation sont de nature à nuire à la défense nationale ou à l’économie nationale».

Alors que ses avocats évoquent un « dossier vide », ses proches craignent pour son état de santé. «Nous sommes très inquiets pour Saïd Chitour. Nous craignons qu’il ne subisse le même sort qu’un autre journaliste algérien, Mohamed Tamalt, décédé en prison en décembre 2016, déclare Souhaib khayati, directeur du bureau Afrique du nord de RSF. Nous exhortons les autorités à le libérer et à mettre fin à un calvaire qui n’a aucune raison d’être ».

Mardi, la mère de Said Chitour a rendu public une lettre dans laquelle elle demande le président de la république de libérer son fils. « Aujourd’hui, 5 juin 2018, est un bien triste anniversaire. Mon fils Saïd Chitour est incarcéré depuis une année, 365 jours ! Il est âgé de 54 ans, gravement malade, diabétique et hypertendu. Il a perdu plus de 20 kg et on me dit qu’il doit être opéré. Le stress permanent lui a occasionné une très grosse tumeur au bas du crâne (…) Monsieur le Président, j’implore votre clémence en ce mois béni de Ramadan et je fais appel à votre bonté réputée et votre immense sens de la justice afin de retrouver mon fils Saïd Chitour le plus rapidement possible. Monsieur le Président, echadda fi Rabbi (Allah) ou fik, après Allah, il n’y a que vous et votre générosité qui puissiez mettre fin à mon drame et à celui de toute ma famille (…) ».

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