L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a lancé une pétition réclamant la libération de Said Chitour, fixeur et collaborateur de médias internationaux, dont la BBC et le Washington Post, en prison depuis juin dernier.
RSF appelle la justice algérienne à libérer Saïd Chitour de « toute urgence et de mettre fin » aux poursuites à son encontre, écrit l’ONG sur son site internet.
« La détention préventive est injustifiée et son prolongement depuis plus de quatre mois, excessif », juge-t-elle. RSF « s’inquiète également des conditions de détention difficiles de Saïd Chitour qui souffre de problèmes de santé et qui est fortement éprouvé », ajoute le texte.
Arrêté le 5 juin dernier à l’aéroport international d’Alger par des agents des services de renseignement, puis placé en détention à la prison d’El Harrach, Said Chitour est accusé d’avoir remis des documents confidentiels à des diplomates étrangers et risque la prison à vie pour cette présumée accusation d’espionnage.
L’information de son incarcération a été ébruitée près d’un mois plus tard par des diplomates lors d’une réception à la résidence de l’ambassade américaine à Alger, à l’occasion de la fête d’indépendance des États-Unis.
Said Chitour est toujours en attente de son procès. Selon Louisa Chitour, la mère du journaliste, citée par RSF, son fils, diabétique, a perdu 20 kg et risque de mourir en prison.
« Ses trois enfants sont profondément perturbés », a-t-elle dit implorant « à ce qu’on les sorte de ce cauchemar qui les tue à petit feu ».
Considérant que Said Chitour n’a fait que son travail, celui d’informer la presse internationale, RSF estime l’utilisation abusive de la détention provisoire comme une « tentative d’intimidation » envers tous les journalistes, journalistes-citoyens et collaborateurs algériens qui tentent d’informer les médias de la situation actuelle en Algérie. La pétition est déjà signée par près de 2600 personnes. L’objectif de l’ONG est d’atteindre 6000 signataires.