Les arrestations parmi les activistes du hirak et les opposants à l’élection présidentielle se multiplient. Depuis quelques jours, on parle sur les réseaux sociaux de mauvais traitements qu’auraient subis les personnes interpellées.
Le vice-président de la Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme (LADDH), Saïd Salhi, interpelle les autorités et exige que toute la lumière soit faite sur ces « allégations ».
« Des allégations font état de cas de maltraitance et de violence à l’encontre des activistes du hirak à leur interpellation et lors de leur garde à vue dans les locaux des services de sécurité. Il s’agit de Lalami Brahim à Bordj Bou Arreridj et de Redjdal Younes dit Lyes à Oran », écrit Said Salah, vice-président de la LADDH sur sa page Facebook, ce jeudi.
La LADDH « exige l’ouverture en urgence d’une enquête et interpelle le parquet pour actionner une information judiciaire en vue de faire établir les faits, dire la vérité et faire justice », ajoute-t-il.
« Les garanties établies au bénéfice des prévenus doivent être respectées, leurs droits protégés, leur intégrité physique et morale, inviolables et sacrées en toutes circonstances », réclame Said Salhi.
Les rumeurs concernant l’activiste de Bordj Bou Arréridj Brahim Lalami, arrêté et incarcéré la semaine dernière, sont néanmoins démenties par l’avocat et défenseur des droits de l’Homme Abdelghani Badi qui parle de « publications exagérées concernant Brahim Lalami ».
« J’ai contacté son avocat qui l’a visité aujourd’hui (mercredi) il m’a informé qu’il souffre de fractures aux doigts, de douleurs aux pieds et il a des difficultés à marcher. Il est mis à l’isolement. Tout ce qui a été dit sur le fait qu’il a été dénudé ou qu’il a les doigts sectionnés ou les pieds fracturés relève de rumeurs infondées », rectifie Badi qui dit tenir ces précisions de l’avocat du prévenu.
Contacté par TSA, Abdelghani Badi affirme qu’il a appris également de sources proches du dossier que « Lalami est entré en grève de la faim pour protester contre sa mise à l’isolement suite à une altercation qu’il aurait eue avec un employé de la prison. »
L’avocat appelle lui aussi « les autorités à ouvrir une enquête impartiale incluant des organisations nationales non gouvernementales de défense des droits de l’Homme. »