L’Arabie saoudite a indiqué samedi que le Qatar était prêt au dialogue pour mettre fin à la crise qui l’oppose depuis trois mois à quatre pays arabes, avant d’annoncer la suspension de tout contact avec ce pays en attendant une clarification de ses positions.
L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a appelé au téléphone le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salmane, pour exprimer son « désir de s’asseoir à la table du dialogue » et résoudre la crise, a rapporté samedi l’agence officielle saoudienne SPA.
Le prince héritier saoudien a « bien accueilli le désir de l’émir du Qatar », a ajouté l’agence, précisant que « l’annonce des modalités de ce dialogue sera faite après accord » entre l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte, les quatre pays qui ont rompu début juin avec le Qatar.
Mais peu après, un porte-parole officiel saoudien a indiqué que Ryad « suspend tout dialogue et tout contact avec ce pays » en attendant qu’il clarifie ses positions.
Le porte-parole, cité par l’agence SPA, a protesté contre la manière dont Doha a rendu compte de l’appel téléphonique de l’émir du Qatar avec le prince héritier saoudien, en l’accusant d’avoir « distordu le contenu de la conversation ».
Dans ce compte rendu, l’agence du Qatar a indiqué que la conversation téléphonique avait été faite à la demande du président américain Donald Trump, qui a proposé vendredi sa médiation, alors que Ryad affirme qu’elle a eu lieu à l’initiative de l’émir du Qatar.
L’agence du Qatar ne confirme pas non plus le désir de dialogue de l’émir en écrivant que « les deux parties sont tombées d’accord sur la nécessité de régler la crise, en s’asseyant à la table des négociations, pour préserver l’unité du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ».
Ce conseil réunit l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, Koweït et Oman.
« Ceci prouve que les autorités du Qatar ne sont pas sérieuses dans leur désir de dialogue », a déclaré le porte-parole saoudien, avant d’indiquer que son pays « suspend tout dialogue et tout contact avec le Qatar jusqu’à ce qu’il clarifie sa position ».
Le porte-parole a affirmé que « l’inconsistance de la politique du Qatar n’aide pas à renforcer la confiance nécessaire » au règlement de la crise.