La diplomatie algérienne a exprimé ce jeudi son « profond regret » à l’annonce effectuée la veille de la démission de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara Occidental, Horst Kohler.
« C’est avec un profond regret que l’Algérie a appris la nouvelle de la démission de M. Horst Kohler de ses fonctions d’Envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara Occidental », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l’agence officielle.
L’Algérie également tenu à rendre un « hommage bien mérité à M. Kohler pour l’engagement et la détermination dont il a fait montre pour la relance du processus de règlement du conflit du Sahara occidental depuis trop longtemps à l’arrêt », a ajouté le ministère, affirmant demeurer « convaincue que la solution de la question du Sahara Occidental est celle qui permet au Peuple du Sahara occidental d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, conformément à la légalité internationale et à la doctrine et la pratique des Nations Unies en matière de décolonisation ».
Pressions de la France et du Maroc
En privé, des sources algériennes ont déploré les pressions subies par Horst Kohler dans l’exercice de ses fonctions d’envoyé spécial, notamment de la part du Maroc et de puissances occidentales. « La démission de Kohler est la conséquence des très fortes pressions exercées sur lui par la France et le Maroc et, dans une mesure non négligeable, par l’administration américaine et le secrétaire général de l’ONU, connu pour sa proximité avec le roi du Maroc », explique une source diplomatique algérienne proche du dossier, ayant requis l’anonymat.
« Horst Kohler est connu pour sa rectitude et son intégrité. Il a préféré jeter l’éponger plutôt que de sacrifier les droits du peuple sahraoui sur l’autel de la realpolitik en lui imposant la solution unilatérale d’autonomie si chère au Maroc et à ses puissants sponsors », a précisé la même source.
L’ONU avait annoncé dans un communiqué ce mercredi la démission de l’émissaire du secrétaire général pour le Sahara occidental, évoquant officiellement des « raisons de santé ».