La justice européenne a porté un coup dur au Maroc ce mercredi en annulant deux accords commerciaux entre le royaume et l’Union européenne, étendus au Sahara occidental occupé, suite à des recours du Front Polisario.
Une décision qu’avait anticipé le 7 septembre dernier Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara Occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères.
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Le Tribunal de l’UE a annulé ce mercredi deux accords de pêche et d’agriculture conclus entre le Maroc et l’UE, étendus au Sahara Occidental. Dans son arrêt, le tribunal basé à Luxembourg a indiqué que ces deux accords ont été conclus en violation de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de 2016 et sans le consentement du peuple sahraoui.
Le 7 septembre, Amar Belani était presque sûr que le Tribunal de l’UE allait trancher en faveur du Front Polisario. Interrogé par TSA sur les attaques dont il a fait l’objet de la part de la presse marocaine après sa nomination au poste d’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani avait répondu en adressant un message aux responsables marocains.
« Il ne faut pas y prêter attention, a-t-il estimé, en accusant les officiels marocains de commanditer les articles qui lui sont hostiles. « En agissant de la sorte, ils perdent en vérité leur sang-froid », a-t-il dit.
Ce qu’a dit Amar Belani le 7 septembre dernier
Plus explicite, Amar Belani a détaillé les raisons de l’agitation des responsables du royaume en affirmant que ces derniers « savent que la Cour de justice de l’Union européenne statuera, dans la matinée du 29 septembre, sur les deux accords scélérats conclus avec le Maroc (agriculture et pêche) et qu’elle se prononcera très certainement en faveur de leur annulation puisque le représentant légitime du peuple sahraoui, en l’occurrence le Front Polisario, n’a pas donné son consentement à la conclusion de ces accords. »
Belani a souligné les conséquences d’une décision d’annulation du Tribunal de l’UE sur les relations entre Rabat et Bruxelles, déjà mise à mal à cause de la question migratoire.
Une annulation des deux accords « ne manquerait pas de provoquer une grave crise diplomatique dans les relations entre le royaume du Maroc et l’Union Européenne et cette hypothèse tétanise les officiels marocains », avait ajouté M. Belani.
L’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, qui est considéré comme la bête noire du Maroc, a souligné que grâce à ces deux accords annulés par la justice européenne, le royaume « siphonne pas moins de 500 millions d’euros par an de ressources naturelles (agriculture et pêche) spoliées au peuple sahraoui dont les territoires sont sous le joug de l’armée d’occupation marocaine ».