Le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, était lundi 20 mars à Washington où il a rencontré le secrétaire d’État, Anthony Blinken.
Malgré des propos élogieux de son homologue américain notamment sur l’attitude du Maroc vis-à-vis d’Israël, Bourita n’a pas obtenu ce qu’il est venu chercher, une déclaration formelle sur la « marocanité » du Sahara occidental.
Dans une déclaration d’un de ses porte-parole mise en ligne sur son site officiel, le département d’État a indiqué que les deux parties ont évoqué la paix et la sécurité régionales, soulignant « le rôle stabilisateur du Maroc » face aux défis qui se posent à la région du Moyen-Orient et au continent africain.
La déclaration ajoute que les deux chefs de la diplomatie américaine et marocaine ont exprimé leurs « préoccupations » communes devant la poursuite de « la violence » en Israël et en Cisjordanie.
Le Maroc a normalisé en décembre 2020 ses relations avec Israël, en contrepartie de la reconnaissance par les États-Unis, alors dirigés par Donald Trump, de sa souveraineté sur les territoires sahraouis occupés.
Au cours de sa rencontre avec Bourita, Antony Blinken a salué ce qu’il qualifié de « leadership » du Roi Mohammed VI et ses efforts pour promouvoir un « avenir sûr et prospère pour les Israéliens et les Palestiniens ».
Blinken : pas un mot sur la « marocanité » du Sahara occidental
Quant à la question du Sahara occidental, la déclaration reprend une terminologie très proche de la position des États-Unis d’avant la décision de Donald Trump de reconnaître la « marocanité » du Sahara.
Les deux parties, lit-on, ont réitéré leur soutien à l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, Staffan de Mistura, dans la recherche d’une « solution politique juste et durable au conflit du Sahara occidental ».
Blinken a certes indiqué que les États-Unis continuaient de considérer le plan d’autonomie marocain comme « sérieux, crédible et réaliste », et comme une approche qui pourrait répondre « aux aspirations du peuple du Sahara occidental ».
Mais il n’a pas soufflé un mot sur la reconnaissance de la souveraineté marocaine, léguée comme un fait accompli par l’administration précédente de Donald Trump.
Ce qui s’est dit pendant la rencontre sur la question du Sahara occidental est relégué au second plan dans les médias marocains qui ont axé sur les éloges à Mohamed VI et le rôle « stabilisateur » du Maroc.
Ce qui reflète une certaine déception à Rabat où on s’attendait à une première déclaration formelle d’un responsable de l’administration Biden sur la « marocanité » du Sahara.
Joe Biden n’a pas donné suite aux demandes de Rabat d’ouvrir un consulat à Dakhla, dans les territoires occupés. Le successeur de Donald Trump n’a pas révoqué la décision de celui-ci de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, mais il ne l’a jamais assumée lui et son administration. Au grand dam de Rabat, Washington maintient toujours l’ambiguïté sur la question.