L’ambassadeur de la RASD en Algérie, Abdelkader Taleb Omar a dévoilé la principale revendication que le Front Polisario entend soumettre à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura qui a entamé jeudi sa tournée dans la région à partir de Rabat.
Il s’agit de “l’impératif de parvenir à une solution politique basée sur l’organisation d’un référendum comme solution de compromis, voire une solution onusienne et africaine”, a-t-il déclaré à l’agence officielle APS ce vendredi.
L’organisation d’un référendum serait susceptible de résoudre tous les autres problèmes, y compris l’exil et l’occupation imposée aux territoires sahraouis, et la violation des droits de l’Homme dans les villes occupées, a-t-il soutenu.
Le diplomate s’est interrogé, dans ce sens, si de Mistura allait suivre la voie de ses prédécesseurs ou s’il envisageait de changer son plan pour tenter de trouver une solution à la question sahraouie, laquelle “ne revêt aucune ambiguïté des points de vue juridique et politique”, rappelant “qu’il s’agit d’une question de décolonisation”.
“La problématique réside dans l’application des décisions inhérentes à la décolonisation au Sahara occidental”, a-t-il ajouté.
“L’ancienne méthode a montré ses limites et ce de par les manœuvres désormais mises à nu, donc quelle voie à emprunter pour De Mistura?”, s’est-il encore interrogé.
Le responsable sahraoui a estimé, en outre, que l’émissaire onusien se trouve actuellement devant deux choix, à savoir “suivre le chemin de ses prédécesseurs, à travers le maintien du statu quo ou opter pour une autre approche sérieuse consistant à trouver une solution dans des délais raisonnables”.
Cependant, a-t-il poursuivi, “sera-il capable de changement d’autant qu’il puise toute sa force de l’ONU, du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale”.
“Malheureusement nous ne percevons aucune nouveauté dans les approches et le traitement du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU qui tentent de mettre le bourreau et la victime sur le même pied d’égalité”, a fait observer le diplomate sahraoui qui a écarté la possibilité de “parvenir à un accord devant le refus par le Maroc de la solution médiane, à savoir notre revendication pour l’organisation du référendum”.
« Trois décennies ont été suffisantes pour mettre à nu les tentatives marocaines d’imposer le fait accompli avec le concours de la France. L’agression perpétrée par le Maroc, le 13 novembre 2020, sur des civils sahraouis à El-Guerguerat en est la preuve édifiante”, a-t-il rappelé.
“La cause sahraouie est inscrite auprès de l’ONU depuis 1963. L’exécution est entre les mains du Conseil de sécurité et de l’AG de l’ONU dont l’outil d’exécution est la MINURSO qui a pour principal mandat l’organisation du référendum. Les entraves dressées par le Maroc et des États complices, en tête desquels la France, compliquent toutefois cette tâche”, a ajouté le diplomate sahraoui.
Le diplomate sahraoui a fermement rejeté par ailleurs les appels invitant les Sahraouis à revenir au cessez-le-feu sans contrepartie, soulignant que le Front Polisario était prêt à négocier sans conditions préalables, mais avec la poursuite de la lutte armée jusqu’à l’organisation du référendum d’autodétermination.
L’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, se rend samedi aux camps des réfugiés sahraouis à Tindouf/Rabouni, deuxième halte de sa première visite dans la région depuis sa nomination en novembre dernier.