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Sahara occidental : ce que le Maroc cherche à obtenir d’Israël

Deux ans après les accords de normalisation des relations entre Israël et le Maroc, le premier ne reconnaît toujours pas formellement la souveraineté du second sur le Sahara occidental.

Et c’est ce qui expliquerait l’hésitation du royaume à passer à l’étape de l’ouverture d’ambassades dans les deux capitales respectives.

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Les deux pays ont signé en décembre 2020 un accord sous l’égide du président américain de l’époque, Donald Trump, prévoyant la normalisation des relations entre le Maroc et Israël et la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Trois autres pays arabes, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan ont normalisé leurs relations avec Israël pendant la même année dans le cadre des accords dits d’Abraham.

Dans les mois qui ont suivi l’accord du 10 décembre 2020, le Maroc et Israël ont intensifié leur coopération dans plusieurs domaines, y compris la défense, et ouvert des bureaux de liaison respectifs.

En janvier 2021, le roi du Maroc Mohamed VI a déclaré au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, lors d’un appel téléphonique, que la prochaine étape sera l’ouverture d’ambassades. Mais cette étape tarde à être franchie.

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Selon le site américain Axios, qui cite des responsables israéliens, le Maroc conditionnerait l’ouverture d’une ambassade à Tel-Aviv par la reconnaissance par Israël de sa souveraineté sur le Sahara occidental. Car, rappelle le média américain, les Israéliens ne l’ont toujours pas fait formellement. Plusieurs ministres du précédent gouvernement israélien se sont même contredits publiquement sur la question.

Un simple prétexte ?

En juin 2022, lors d’une visite au Maroc, Ayelet Shaked, alors ministre de l’Intérieur israélienne, a déclaré aux médias locaux que son pays reconnaissait la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Une déclaration sur laquelle reviendra rapidement le ministère israélien des Affaires étrangères, affirmant que le plan d’autonomie marocain est un « développement positif ».

Puis c’est le ministre israélien de la Justice, Gideon Saar, qui a déclaré publiquement, lors d’une visite dans le royaume, que le Sahara occidental faisait partie du Maroc. De nouveau, le ministère des Affaires étrangères l’a désavoué en prenant une position nuancée.

Les mêmes responsables israéliens ont ajouté à Axios que le gouvernement de Tel-Aviv a choisi jusque-là de « ne pas s’engager sur cette question ».

Selon eux, la diplomatie israélienne considère que le motif avancé par les Marocains pour ne pas ouvrir d’ambassade à Tel-Aviv ne tient pas la route. Ils y voient un simple prétexte de Rabat qui fait face à de vives critiques de l’opinion publique interne sur la normalisation avec Israël.

Si tel est le cas, le Maroc pourrait bientôt ne plus avoir de « prétexte » puisque, ajoutent les mêmes sources, le nouveau gouvernement israélien n’aura « aucun problème » à reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

A la faveur des élections législatives de décembre dernier, Benyamin Netanyahou est revenu au pouvoir à la tête d’un gouvernement qualifié de « plus à droite » de l’histoire d’Israël.

Selon les interlocuteurs d’Axios, Netanyahou souhaiterait se rendre à Rabat dans les mois à venir.

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